Une sous-famille au sein des « radicalités convergentes » : le postlibéralisme (Blue Labour-Red Tories)

Stéphane Stapinsky

Le mot conservateur reviendra souvent dans ce texte. Même dans une expression comme conservateur de gauche, il conserve je ne sais quelle connotation thatchérienne. Il faudra l’entendre désormais dans le sens que lui donnent les écologistes. Tous s’accordent pour dire qu'il y a dans la nature des choses qu'il faut conserver. La diversité biologique, par exemple. Il y a aussi des choses qu'il faut conserver dans les sociétés : la diversité culturelle, la mixité sociale, la solidarité, la communauté, la coopération et d’abord la vie.

A l’intérieur de cette tendance que nous avons appelée les « radicalités convergentes », des sous-familles réunissant des penseurs ayant des affinités particulières pourront assurément être constituées. En Angleterre, la mouvance « postlibérale », constituée autour des courants Red Tory (Phillip Blond) et Blue Labour (Maurice Glasman) est, à mon sens, l’une de ces sous-familles. 

On pourrait bien sûr lui adjoindre David Goodhart, directeur du think thank anglais Demos et fondateur du magazine d’idées Prospect, qui fait du postlibéralisme son thème de réflexion privilégié depuis quelques années. De l’autre côté de l’Atlantique, ces idées, malgré un contexte bien différent, ont tout de même certaines résonances. Il y a assurément des parallèles à faire avec les catholiques conservateurs « radicaux » américains identifiés par Patrick Dineen dans un article majeur paru en début d’année (1), ainsi qu’avec les animateurs du site Front Porch Republic. Un peu plus loin de ce groupe, je situerais une figure du centre-gauche, proche du Parti travailliste, comme David Marquand. Enfin, sans doute à proximité, mais à une certaine distance, pourrait être placé un conservateur de gauche, comme Jean-Claude Michéa. Nous traiterons plus en profondeur, au cours des prochains mois, de ces figures et de ces institutions, qui présentent toutes un très grand intérêt.

Par « postlibéralisme », il ne faut pas entendre un rejet total du libéralisme (certains grands principes, comme la liberté et l’égalité, demeurent importants) mais plutôt cette distinction, que propose le théologien John Milbank : « Le préfixe ‘post' est différent de 'pré’ et implique non pas que le libéralisme est mauvais, mais qu'il a des limites et certains problèmes instrinsèques. «Libéral» peut évoquer de prime abord une manière de voir décontractée et optimiste. Cependant, tout au contraire, au cœur d'une critique argumentée du libéralisme se trouve le reproche suivant lequel il s'agit d'une philosophie politique particulièrement sombre.» (2)

Pour Milbank, l’un des axes fondamentaux du postlibéralisme est la volonté de celui-ci de «combiner une plus grande justice sur le plan économique à la vertu individuelle et à l'honneur public. Il rejette le caractère impersonnel du libéralisme tel qu’il se manifeste dans un contrat de nature économique conclu entre deux étrangers et dans le droit que revendiquerait l’individu à l’égard à la machine bureaucratique de l'État. Au lieu de la combinaison d’un contrat sans don et d’un don sans contrepartie, provenant de nulle part et de personne, qui est le propre de l’État-providence, il propose l'échange de dons ou la réciprocité comme principe ultime régissant les domaines économique et politique.» (3)

Selon Adrian Pabst, politologue et théologien proche de Milbank, le postlibéralisme entend mettre de l’avant des principes qui ont traversé le temps, comme le bien commun, la vie bonne, la mutualité, la réciprocité, la participation, l’association, la vertu individuelle et l’honneur public. « Notre tâche consiste à mettre à jour ces principes et à façonner des institutions qui pourront les traduire dans les pratiques transformatrices du don réciproque, de l'assistance mutuelle et de la coopération entre les secteurs public et privé et un troisième secteur, constitué des organismes bénévoles. En bref, une économie politique véritablement postlibérale engloberait l'État, le marché et la société civile, et ne les considérerait pas comme étant séparés ou opposés. » (4)

Sur un plan pratique, l’accent mis sur la réciprocité, les obligations mutuelles et une générosité « réaliste » pourrait contribuer à la mise en oeuvre de politiques telles que « le plafonnement des taux d'intérêt, l’instauration d’un «salaire de subsistance», l'éclatement des cartels dans le secteur bancaire et de la finance, une décentralisation radicale et une action sur l’organisation communautaire afin de favoriser la cohésion sociale, etc.» (5)

Pour Pabst, « de par sa nature, le postlibéralisme favorise l'association et la participation actives des citoyens - individuellement et en groupe - dans la gouvernance de l'espace public » (6).

Dans un essai important (« Labour as a radical tradition » (7)), Maurice Glasman exprime cet aspect de la pensée « postlibérale », que celle-ci partage avec un certain conservatisme (Burke), à savoir l’importance de la dimension communautaire et associative de la vie humaine.

L’intellectuel, qui expose dans son texte un certain nombre d’axiomes qui seraient, selon lui, ceux d’une tradition radicale du Parti travailliste, insiste sur le fait que les êtres humains et la nature ne sont pas des marchandises et qu’ils ne doivent pas, en conséquence, être traités comme tels. « Les êtres humains (…) sont doués de raison, dépendants, capables de confiance et de responsabilité, ils ont besoin les uns des autres pour mener une vie bonne. Ils sont en quête de sens et s’appuient sur un héritage afin de donner une signification au monde qu’ils habitent, sur la liberté qui leur permet de poursuivre leur propre vérité, et sur de solides institutions sociales qui favorisent les biens publics et la vertu. » Par ailleurs, « [l]a démocratie, qui est le pouvoir des gens d’agir ensemble en fonction du bien commun, est le moyen de résister à la puissance de l'argent. » Des propos semblables pourraient, à peu de choses près, être repris par les Red Tories.

S’il reconnaît « l’innovation, l’énergie et la prospérité qu’apportent les marchés », il souhaite néanmoins mettre de l’avant “une conscience, absente dans la vision libérale, de la concentration du pouvoir, et des perturbations et des dépossessions qui l’accompagnent ». Pour le leader du Blue Labour, il ne s’agit pas d’abolir le capital ou d’éliminer le marché, mais plutôt d’assurer leur supervision démocratique, en les « tissant » au sein d’un ensemble de relations régionales, civiques et professionnelles. Glasman suggère d’ailleurs un certain nombre de conditions qui pourraient favoriser cet « enchevêtrement démocratique » (“democratic entanglement”) du capital et des marchés : 

1) « Un engagement envers les institutions bancaires de proximité, relationnelles ou mutuelles »; 
2) « Un engagement en faveur d’une main-d'œuvre qualifiée, de réelles «traditions de compétences et de connaissances» au sein d’une une économie ‘’vocationnelle’’ »;
3) « Un engagement à atteindre, au sein de l’entreprise, un certain équilibre des pouvoirs, qui ferait en sorte que les gestionnaires seraient imputables et que la stratégie de l’entreprise ne favoriserait pas que les intérêts d’un seul groupe de personnes. »; 
4) « Un engagement à privilégier des formes de propriété mutuelles et coopératives » (8)

Tous ces principes ne nous semblent pas non plus incompatibles avec la vision des Red Tories de Blond.

Une des préoccupation centrale apportée dans le débat par les penseurs du postlibéralisme est la nécessaire réintroduction de l’éthique dans la vie sociale et économique. John Milbank a une manière fort intéressante de poser le problème.

A la base du capitalisme, et du discours qui le légitime, il voit une sorte de « pacte faustien » avec le diable : «[Ses défenseurs affirment] que le capitalisme a été le plus grand succès de toute l’histoire humaine. Il a livré des richesses incalculables, permis de vaincre la maladie, allongé l’espérance de vie. Mais la droite est également d’avis qu’il est amoral. Donc, si le capitalisme a obtenu tous ces résultats, on peut dire que ç’a été le résultat d'une sorte de pacte faustien avec le diable (...). » (9)

Qu’en est-il de la nature exacte de ce pacte : « Il fonctionne suivant l'idée que si chacun de nous poursuit égoïstement ses propres intérêts, en calculant rationnellement ce qui nous rendra le plus heureux et satisfait, en fonction de nos propres objectifs personnels, alors le mécanisme du marché, faisant correspondre l'offre à la demande, pourra opérer sans heurts afin d’harmoniser le tout. L'harmonie sociale et une richesse sans borne émergeront comme par magie de ce chaos égoïste. » (10) On retrouve là les idées de Mandeville qui justifient, sur le plan idéologique, la prééminence du capitalisme. C’est un discours qu’on entend régulièrement dans la bouche et au bout de la plume des idéologues libéraux.

Milbank soutient que, depuis la crise de 2008, il est manifeste que ce « pacte faustien » ne tient plus la route. Il est clair pour lui que les néolibéraux ne peuvent plus guère prétendre que les vices particuliers concourent toujours au bien général : 

« Au cours des dernières années, des derniers mois et même plus récemment encore, le capitalisme, et en particulier le capitalisme financier, a montré un visage de plus en plus sordide. Cela ne devrait peut-être pas nous surprendre. Mais ce qui est beaucoup plus significatif, c’est qu’il semble maintenant que, à certains égards, il n’arrive plus à très bien fonctionner du point de vue de ses propres critères. Le diable nous aurait-il abandonné; ne remplirait-il plus sa part de l’entente? Certains aspects du fonctionnement du capitalisme actuels révèlent des traces d’incompétence et même des gestes semi-criminels. Qui plus est, l’immoralité qu’ils impliquent est souvent ce qui paralyse le système. Car il semble maintenant clair que les comportements parfois égoïstes de certains acteurs ne servent qu’eux-mêmes, que leurs seuls intérêts personnels, et non la société en général, y compris sur le plan économique. En outre, ces actions servant des intérêts individuels ne sont souvent posées que dans une perspective de court terme » (11).

Pour Milbank, cela n'est au fond guère surprenant, car le libéralisme économique dominant néglige un aspect essentiel : « Il s'avère que même le capitalisme a besoin de plus de coopération et de réciprocité que les libéraux ne le pensaient. Si vous n'avez pas confiance en vos collègues, même au sein de votre propre entreprise ou banque, une sorte d'anarchie s’installe. Pour contenir cette anarchie au sein des entreprises privées et publiques (...) on est obligé de développer un mode de gestion impersonnel et hiérarchique (top-down) des individus. Mais cela a un effet très négatif sur l’esprit de coopération, les processus interactifs implicites et la créativité des employés. Il n’est pas étonnant de constater que certains individus mécontents tentent alors de tirer un profit illicite des firmes pour lesquelles ils travaillent. » (12)

Le théologien anglais en conclut : "Alors peut-être devrions-nous plutôt essayer de conclure meilleur pacte ou une meilleure alliance avec Dieu cette fois? La pratique de la vertu pourrait peut-être aussi apporter une prospérité économique plus stable et plus durable. » (13) Pour Adrian Pabst, un proche de Milbank, il nous faut aller « à l’encore de la séparation existant entre l’économie et l’éthique (et aussi la politique) depuis Mandeville et Malthus ». (14)

David Marquand, auteur de Mammon’s Britain publié plus tôt en 2014, a fait de la reconstruction d’une économie morale son cheval de bataille. Ainsi qu’il l’écrit fort justement, « il n’est pas de capitalisme viable sans de bonnes personnes qui vivent une vie gouvernée par le bien. » L’élite économique commence même, semble-t-il, à admettre cette réalité. « Le capitalisme est condamné si les préoccupations éthiques disparaissent », a affirmé Mark Carney, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, lors d’une conférence prononcée en début d’année.

John Milbank soulève une autre question pertinente, à teneur historique, que les idéologues néolibéraux aimeraient plutôt occulter : « Pour le dire simplement, est-ce que le succès de l'économie de marché est réellement identique au succès de l'économie capitaliste? » (15) 

Voici la réponse qu’il y donne : «Les historiens et les plus subtils parmi les économistes répondent par la négative. L'économie de marché remonte au moins au 12e siècle de notre ère. Par économie de marché, on entend la division du travail, la liberté de travailler et de faire du commerce et les tentatives ayant pour but d’augmenter la richesse, c’est-à-dire d’améliorer la vie humaine - la rendre plus confortable, passionnante, variée et épanouissante. C'est cette économie qui fut responsable de la croissance de villes libres uniques dans l'histoire du monde et de la première révolution industrielle en Occident. Mais ce n'était pas une économie capitaliste? En quel sens? » (16)

Parce que celle-ci n’a pas pour préoccupation la recherche du bien commun, au contraire de l’ « économie civile » qui existait avant l’avènement du capitalisme.

« Mais l’ancienne économie de marché peut être décrite (...) comme étant une ‘économie civile’. Celle-ci poursuit véritablement le bien commun: le bien de tous et de chacun, dans nos existences concrètes, dans nos familles, nos lieux de travail, nos communautés. Mais comment pouvons-nous faire cela en travaillant et en faisant du commerce sur les marchés? La réponse est que l'on peut à la fois rechercher un bénéfice raisonnable pour soi-même, et en même temps essayer d'offrir à d'autres personnes un bénéfice social -- en échange d'un bénéfice social qu'ils vous offrent. On peut échanger à la fois échanger des « objectifs humains réels » (real human goals) et des espèces sonnantes et trébuchantes. De même, un contrat peut être une entente réciproque portant sur un but et une valeur partagée, et non pas seulement la rencontre de deux individus poursuivant des buts tout à fait distincts. Cette dernière situation s’applique lorsque je prends un taxi: je veux me rendre à la gare, le chauffeur de taxi a besoin de mon argent pour nourrir ses enfants. Mais elle ne s'applique pas dans le cas où mon voisin et moi voulons installer tous les deux une haie entre nos jardins, ou bien un court de tennis commun au bout de nos deux jardins. Elle ne s'applique même pas si vous connaissez le chauffeur de taxi ou si vous lui offrez un pourboire exagérément généreux. » (17).

Ainsi donc, une économie de marché d’un autre type que le capitalisme serait-elle à tout le moins concevable. Sa mise en œuvre est-elle réalisable? Je ne le sais pas. Les obstacles seraient assurément innombrables. Selon Milbank, plusieurs aspects de cette économie civile que nous venons d’évoquer existeraient toujours en Italie et en Allemagne. Et, en vérité, certaines dimensions de celles-ci sont même présentes dans nos vies, lorsque nous faussons volontairement le fonctionnement « pur » du capitalisme. Lorsque nous choisissons, par exemple, d’encourager la petite épicerie de notre village, quoi que ses prix soient un peu plus élevés que les grandes chaînes, car nous estimons que c’est un bien pour tous d’avoir un tel commerce à proximité. Ou bien lorsque nous consentons à un voisin et ami un prêt à un taux d’intérêt bien plus bas que celui du marché. Voilà en tout cas une manière bien concrète d’humaniser l’économie. Une façon de voir qui pourrait assurément rallier une partie de la gauche.

Les intellectuels postlibéraux, qui ne rejettent pas l’économie de marché, on l'aura noté, voient cependant très bien le néolibéralisme pour ce qu’il est, à savoir une idéologie, alors que ses promoteurs tentent de nous faire passer la conception du capitalisme qu’il propose pour l’expression de la vérité du monde. Ainsi sommes-nous matraqués, jour après jour, de messages idéologiques qui nous répètent qu’ils n’y a pas d’alternative et que le capitalisme néolibéral est non seulement le destin du monde, mais qu’il correspond presque à un état « naturel » des choses. Ces réflexions des postlibérauux (et ils ne sont pas les seuls, bien sûr, à les faire) ont le mérite de nous rappeler le caractère arbitraire, et non pas nécessaire, de l’existence du capitalisme.

Le présent texte n’avait pour but que de présenter brièvement et, espérons-le, de susciter un certain intérêt pour les questions soulevées par une mouvance intellectuelle particulière faisant partie de cette « famille » des « radicalités convergentes ». Nous nous pencherons à nouveau sur ce courant de pensée, ainsi que sur ses principaux représentants, dans les mois à venir..

Notes

(1) Patrick Deneen, « A Catholic Showdown Worth Watching », The American Conservative, 6 février 2014. « On the other side is arrayed what might be characterized as a more radical Catholicism. Its main intellectual heroes are the philosopher Alasdair MacIntyre and the theologian David L. Schindler (brilliantly profiled in the pages of TAC by Jeremy Beer). These two figures write in arcane and sometimes impenetrable prose, and their position lacks comparably visible popularizers such as Neuhaus, Novak, and Weigel. Its intellectual home—not surprisingly — is the less-accessible journal Communio. An occasional popularizer (though not always in strictly theological terms) has been TAC author Rod Dreher. A number of its sympathizers — less well-known — are theologians, some of whom have published in more popular outlets or accessible books, such as Michael Baxter, William T. Cavanaugh, and John Medaille. Among its rising stars include the theologian C.C. Pecknold of Catholic University and Andrew Haines, who founded its online home, Ethika Politika. From time to time I have been counted among its number. » -- http://www.theamericanconservative.com/a-catholic-showdown-worth-watching/

(2) John Milbank, «The Blue Labour dream », juillet 2013. Texte publié sur le site de Richard Robinson – http://richardsrobinson.org.uk/2013/07/the-blue-labour-dream-by-professor-john-millbank/ -- Traduction libre de : « ‘Post’ is different from ‘pre’ and implies not that liberalism is all bad, but that it has inherent limits and problems. ‘Liberal’ may immediately suggest to many an easygoing and optimistic outlook. Yet to the contrary, at the core of a searching critique of liberalism lies the accusation that it is a far too gloomy political philosophy. » (The Blue Labour Dream by John Milbank)
(3) Ibid. Traduction libre de : « combine greater economic justice with individual virtue and public honour. It rejects the double liberal impersonalism of economic contract between strangers, and individual entitlement in relation to the bureaucratic machine. Instead of the combination of contract without gift, plus the unilateral gift from nowhere that is state welfare, it proposes gift-exchange or reciprocity as the ultimate principle to govern both the economic and the political realms. »
(4) Adrian Pabst, « Blue Labour, Catholic Social Thought and the ‘Civil Economy’ Alternative ». Communication présentée lors du Blue Labour Midlands Seminar, le 5 juillet 2013, à l’université de Nottingham, R.-U. -- http://www.christiansontheleft.org.uk/pabst1 -- Traduction libre de : « The task is to renew such notions and to craft institutions that can translate these principles into transformative practices of reciprocal giving, mutual assistance and cooperation across the public, the private and the ‘third’ (voluntary) sector. In short, a genuinely post-liberal political economy encompasses the state, the market and civil society and does not view them as separate or opposed. »
(5) Ibid. Traduction libre de : « caps on interest rates, the ‘living wage’, breaking up cartels in banking and finance, radical devolution and community-organising to foster social cohesion, etc. »
(6) Ibid. Traduction libre de : « Constitutionally, post-liberalism promotes the active association and participation of citizens – individually and in groups – in the governance of the public realm. »
(7) Texte publié dans le recueil The Labour tradition and the politics of paradox, dirigé par Maurice Glasman, Jonathan Rutherford, Marc Stears et Stuart White, publié à Londres en 2011 chez Lawrence & Wishart. On peut télécharger gratuitement l’ouvrage sur le site de l’éditeur :  http://www.lwbooks.co.uk/ebooks/labour_tradition_politics_paradox.html
(8) Les citations qui précèdent sont tirées de l’essai de M. Glasman. On peut les retrouver facilement en téléchargeant l’ouvrage mentionné dans la note précédente ou en accédant à la page web suivante : http://thewanderinghedgehog.wordpress.com/2011/05/19/labour-axioms-labour-commitments-labour-values/
(9) Milbank, op. cit. – traduction libre de : « It is [told] that capitalism has been the biggest success in the whole of human history. It has delivered untold wealth, got rid of disease, lengthened human life. But it is also admitted by the right that capitalism is amoral. So if it has succeeded this has been the result of a kind of Faustian pact with the devil (...). »
(10) Ibid. Traduction libre de : « It works by the idea that if each of us pursue selfishly our own interests, calculating rationally what will make us most happy and content, in terms of our own private objectives, then the market mechanism, matching supply to demand, can operate smoothly to harmonise all outcomes. Out of egotistic chaos, social harmony and untold wealth will magically arise. »
(11) Ibid. Traduction libre de : « Over recent years, months and now even days, capitalism and especially finance capitalism has started to look ever more sordid. Perhaps that should not surprise us. But much more significantly it now looks as if in some ways it’s not even working very well in pragmatic terms. Is the devil finally letting us down; not keeping his side of the bargain? Aspects of capitalism now look incompetent as well as semi-criminal. What is more, their immorality is often the very thing that renders them unworkable. For it now appears to be the case that sometimes self-interested behaviour just serves the self-interested individual and doesn’t serve society at large, not even economically. Moreover it often only serves individual interest taken in the short-term. »
(12) Ibid. Traduction libre de : « It turns out that even capitalism needed more cooperation and reciprocity than liberals thought. If you don’t trust your colleagues even within your own firm or bank, then a kind of anarchy ensues. To contain that anarchy in private and public corporations (...) we get increased top-down impersonal management of individuals. But that kills co-operation, tacit interactive process and creativity. And disgruntled individuals try to exploit the bodies they work for. »
(13) Ibid. Traduction libre de : « So maybe we need to try a pact or better covenant with God instead. Maybe virtuous practice can also achieve more stable and sustainable economic prosperity. »
(14) Pabst, op. cit. Traduction libre de : « against the separation of economics from ethics (and also from politics) since Mandeville and Malthus ».
(15) Milbank, op. cit. Traduction libre de : « Quite simply, is the success of the market economy really the same as the success of the capitalist economy? »
(16) Ibid. Traduction libre de : « Historians and the subtler economists increasingly say no. The market economy stretches back at least to the 12th C. It means the division of labour, the freedom to work and to trade and the attempt to increase wealth in the real sense of improve human life – make it more comfortable, exciting, various and fulfilling. It was this economy which was responsible for the growth of free cities unique in the history of the world and for the first industrial revolution in the West. But it wasn’t a capitalist economy? Why not? »
(17) Ibid. Traduction libre de : « But the older market economy can be described (...) as a ‘civil economy’. That really does pursue the common good: the good of each and every one of us as we concretely are in our families, workplaces, communities. But how can we do that by labouring and trading in the market? The answer is that one can be both pursuing a reasonable profit for oneself, and at the same time trying to offer to other people a social benefit – in return for a social benefit that they are offering you. One can trade in real human goals as well as in hard cash. Likewise a contract can be a reciprocally agreement about a shared goal and value, not just the joint meeting of two entirely separate individual goals. The latter applies when I take a cab: I want to get to the station, the cabbie need to feed his kids. But it doesn’t apply if I and my neighbour agree to put up a hedge between our gardens that we both want, or better a shared tennis court at the bottom of both our gardens. It doesn’t even apply if you know the cabbie or if you offer him an unnecessarily generous tip. »
 




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