Au XVIIIe siècle, on soignait encore beaucoup par les simples, c'est-à-dire par les plantes. La botanique était étroitement associée à la médecine. Haller, par exemple, a excellé en tant que botaniste. À Québec, vers 1700, Michel Sarrazin, médecin du roi, fut ainsi amené à étudier les propriétés d'une plante de tourbières, vulgairement appelée «oreille de cochon» laquelle, au dire des Indiens, guérissait une maladie qui leur avait été communiquée par les Français: la petite vérole. Les observations du docteur Sarrazin ayant été portées à l'attention de Linné, l'oreille de cochon devait être connue dans le mone sous le nom de Sarracinea purpurea, sarracinea étant, bien entendu, la traduction latine de Sarrazin.
La sarracenie, plante carnivore belle et presque intellignete, était la plante préférée du frère Marie-Victorin, auteur de la Flore laurentienne. Dans la statue de lui qu'on peut voir au Jardin botanique de Montréal, Marie-Victorin tient une sarracenie dans ses mains.