« Les étoiles de neige »

Henry David Thoreau

Sur la rivière Saskatchewan, où il n’y a pas de savants pour les regarder, les étoiles de neige tombent, tombent encore, accomplissant aussi bien leur destinée et fondent peut-être tout de suite sur le visage d’un Indien. Que monde que ce monde ! Par myriades, ces petits disques si beaux à l’œil le plus sévère, tourbillonnent et tombent sur les manteaux de voyageurs, de ceux qui observent et ceux qui n’observent pas, sur la fourrure de l’écureuil vagabond, sur les champs, les forêts sans limites, les vallons boisés. Ils s’apprêtent à grossir un petit ruisseau avec leur contribution, puis enfin l’universel océan d’où ils sont issus. Les voilà gisants, débris de roues de chars après un combat dans les cieux. Pendant ce temps, le mulot en débarassent l’entrée de son terrier, l’écolier fait sa boule de neige.

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