Une coopérative d'artisanat textile
Depuis plusieurs années le Chiapas est présent dans l'actualité internationale. La rébellion menée par le médiatique commandant Marcos a attiré l'attention du monde entier. Mais le Chiapas, berceau de la civilisation Maya, ce sont d'abord des hommes et surtout des femmes qui refusent la fatalité de la pauvreté et qui s'organisent pour offrir à leur famille une vie meilleure.
Il y a quelques années, un groupe de femmes de cette région prit l'initiative de créer une coopérative d'artisanat textile. Cette coopérative regroupe aujourd'hui un millier de tisserandes et fait vivre environ 6000 personnes. L'objectif de la coopérative est double. Il s'agit d'une part de préserver et de faire revivre l'art Maya en utilisant des motifs anciens, des techniques ancestrales de tissage et de teintures naturelles. Les couleurs et dessins traditionnels, considérés comme des symboles, sont conservés à l'identique.
Afin de promouvoir ces tissages, Enfants et Développement a soutenu la création d'un atelier de couture. L'aménagement du local terminé et l'équipement acheté, une première session de formation a débuté en décembre regroupant 1998 regroupant 22 apprenties couturières qui souhaitaient se perfectionner. Celles ci reçoivent des cours de coupe, apprennent à utiliser les machines à coudre et à confectionner des patrons. Une styliste les forme à créer de nouveaux modèles à partir de broderies traditionnelles. La coopérative favorise ensuite la commercialisation des produits.
Bien des difficultés matérielles se posent aux femmes qui souhaitent suivre la formation (elles doivent souvent effectuer un long trajet pour se rendre au centre et viennent la plupart du temps accompagnées de leurs enfants, les bébés dormant dans le dos de leur mère et les enfants plus grands s'installent sous les tables de travail pour jouer). Mais les apprenties sont extrêmement sérieuses et disciplinées. Leur faculté d'adaptation, leur application et l'entraide qu'elles se prodiguent sont impressionnantes. Elles compensent le fait de ne savoir ni lire, ni compter par une approche très pragmatique des problèmes, une forte motivation et une grande soif d'apprendre...
... et prouvent une fois de plus que par leur sens de l'initiative, les femmes sont le moteur du développement.