Je me souviens

Bertrand Letendre

Notre article récent sur les compteurs communicants comportait peut-être trop de nuances.  Un lecteur, monsieur Bertrand Letendre, nous rappelle qu'il faut répondre aux mensonges grossiers dans un style plus direct.

Voilà pourquoi la pollution des ondes par le mensonge irrite à ce point le citoyen ordinaire qui lutte à grands risques contre la pollution de la nature.

Dans le but louable de faire des économies, les gouvernements, c'est le cas notamment de celui du Canada, ont tendance à inviter les entreprises, les compagnies pharmaceutiques en particulier, à assurer elles-mêmes le contrôle de la qualité de leurs produits, de l'innocuité de leurs travaux.

Voilà pourquoi le Vioxx de Merck Frost a été présenté comme un produit sûr, si sûr que la compagnie a été obligée de le retirer du marché après quelques années... et un grand nombre de morts.

Voilà pourquoi les compteurs communicants ne sont pas dangereux. 

Les compagnies de cigarettes ne nuisent pas à notre santé, ne nous donnent pas le cancer.

Les pétrolières ne polluent ni notre air, ni nos océans, ni nos nappes phréatiques.

Les compagnies minières canadiennes ne détruisent pas l'environnement et font tout pour la santé de leurs employés, en Afrique en particulier et dans tous les pays où, n'étant pas surveillées, elles font la loi.

Les grands barrages ne détruisent pas nos écosystèmes et ne rendent pas nécessaire l'évacuation de masses d'êtres humains et d'animaux.


Les coupes à blanc n'ont aucun effet sur l'air.

Les pesticides et les engrais chimiques n'ont aucune influence sur notre santé. Les semences manipulées génétiquement n'ont aucune influence sur notre terre et notre santé.

Le gaz de schiste ne présente aucun danger pour nos nappes phréatiques.


Les vaccins ne sont pas dangereux.

Le Plan nord va profiter à tout le monde.

On peut vivre sans danger sous une ligne à haute tension.

L'amiante ne présente aucun danger pour le cancer du poumon.

C'est ainsi que nous sommes informés, nous les citoyens. Il en résulte un climat de méfiance dont nous ne sommes nullement responsables. C'est nous toutefois, alors que nous n'en avons pas les moyens et que nous sommes à la merci d'une poursuite bâillon, qui devons assumer le fardeau de la preuve. Et dans bien des cas, comme celui des compteurs communicants, nous ne pouvons même pas exercer notre simple liberté de citoyen et de consommateur.




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