Le complot contre l'Amérique de Curtis Yarvin
Il y a près de 20 ans un programmeur californien écrivait le futur programme de l'administration Trump 2.0:
«Au printemps et à l'été 2008, alors que Donald Trump était encore inscrit au registre des démocrates, un blogueur anonyme connu sous le nom de Mencius Moldbug publiait un manifeste intitulé Lettre aux progressistes à l'esprit ouvert. Rédigée avec la désaffection narquoise d'un ancien croyant, cette lettre de cent vingt mille mots affirmait que l'égalitarisme, loin d'améliorer le monde, était en fait responsable de la plupart de ses maux. Le fait que ses lecteurs bien-pensants pensent autrement, selon Moldbug, est dû à l'influence des médias et de l'université, qui travaillent ensemble, bien qu'involontairement, pour perpétuer un consensus gaucho-libéral. Il a donné à cette alliance néfaste le nom de "cathédrale". Moldbug ne demande rien de moins que sa destruction et un "reboot" total de l'ordre social. Il propose "la liquidation de la démocratie, de la Constitution et de l'État de droit", et le transfert éventuel du pouvoir à un PDG omnipuissant, qui transformerait le gouvernement en "une société ultra-profitable et lourdement armée". Ce nouveau régime vendrait les écoles publiques, détruirait les universités, abolirait la presse et emprisonnerait les "populations décivilisées". Il licencierait également les fonctionnaires en masse (une politique que Moldbug appellera plus tard RAGE - Retire All Government Employees) et mettrait fin aux relations internationales, y compris aux "garanties de sécurité, à l'aide étrangère et à l'immigration de masse".»
Un portrait de Mencius Moldbug, alias Curtis Yarvin, penseur des "lumières obscures (Dark Enlightment)", dans le New Yorker (en anglais). Lire également ce commentaire du philosophe Mike Brock,Yarvin et les mécanismes de l'effondrement démocratique (en anglais). Mike Brock, un ex-ingénieur de la Silicon Valley, a été l'un des premiers à avoir attiré l'attention sur les projets révolutionnaires du Big Tech.