Actualité 2010: Programme de prévention du suicide du SPVM Les policiers doivent agir rapidement dans des contextes souvent critiques, parfois dangereux et incidemment, réfréner leurs sentiments lorsque vient le temps de régler des problèmes. Une crise d’ordre personnel (problèmes familiaux, épuisement, échec professionnel) peut briser leur carapace et sus- citer rapidement le désir d’en finir avec la souffrance. L’accès à une arme augmente le risque de passage à l’acte. C’est ainsi que l’on déplore plus de suicides que de morts en devoir chez les policiers.
Le Service de police de la Communauté urbaine de Montréal (SPCUM), aujourd’hui le Service de police de la Ville de Montréal ( SPVM), a mis en place, au début des années 90, le Programme d’aide pour les policiers et policières (PAPP) qui éprouvent des difficultés dans leur vie personnelle ou professionnelle, après quoi il a élaboré un volet prévention du suicide (Ensemble pour la vie) avec l’appui de la Fraternité des policiers et policières. « Nous avons la responsabilité, à titre de psychologues, d’agir face à une telle situation. Nous avons réussi à éviter plusieurs suicides et même si on ne peut tous les prévenir, nous ne pouvons plus dire que nous n’avons rien fait lorsqu’il y a un suicide », déclare le Dr Normand Martin, psychologue responsable du PAPP et du Programme de prévention du suicide. Il déplore par ailleurs que l’on retrouve rarement ce type de programme en milieu de travail. Les chiffres confirment d’ailleurs la première partie de sa déclaration: entre 1980 et 1990, on comptait 18 décès par suicide chez les policiers de Montréal, deux fois moins entre 1990 et 2000 et cette diminution est plus marquée depuis 2000, avec quatre décès. Les statistiques sont probantes, mais l’évaluation en cours du programme révèle aussi que «sur le terrain», ses impacts sont positifs. On constate notamment une hausse des demandes d’aide auprès des services psychologiques.
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Les psychologues ont rencontré les 4 150 policiers et policières dans leur unité de travail respective, dans le cadre d’ateliers d’échanges et de discussion d’une durée de 90 minutes. «Chaque équipe devait convenir ensemble d’un plan d’action si jamais un des leurs était en détresse psychologique», précise le Dr Martin. Ces rencontres ont permis de démystifier le suicide en milieu policier tout en faisant naître un sentiment de compétence chez ses principaux acteurs, annihilant du coup l’impuissance souvent ressentie lorsqu’ils font face à des confrères désespérés. Elles visaient également à inoculer aux policiers le réflexe de recourir à l’aide de professionnels lorsqu’ils en sentent le besoin.
Les superviseurs, qui jouent un rôle crucial au sein de leur équipe, de même que les représentants syndicaux et les officiers supérieurs ont reçu une formation particulière (le troisième volet du programme) avec les psychologues du PAE, Pierre Fortin et Suzanne Comeau. Ils ont notamment appris les techniques d’intervention auprès de confrères démontrant des signes de détresse psychologique. Cette formation visait également à inciter ces gestionnaires à promouvoir la « prévention par une intervention précoce auprès du policier ou de la policière qui manifeste des idées suicidaires ».
Le Service de police a produit, pour les besoins de cette formation, une vidéo illustrant les étapes de l’intervention préventive. Les superviseurs ont émis des commentaires positifs à la suite de cette formation; certains ont affirmé avoir une compréhension accrue du processus suicidaire. Ils se disent aussi plus confiants de parvenir à convaincre un collègue terrassé par ses problèmes de recourir à l’aide professionnelle. Le quatrième et dernier volet du programme de prévention du suicide n’est pas le moindre, puisqu’il amène les policiers au cœur de l’intervention. Le Programme policier-ressource est un service d’écoute téléphonique développé par l’agent Jean-François Cimon et géré par des bénévoles du SPVM.
Texte Intégral
«Programme de prévention du suicide du SPVM. Les policiers en crise outillés pour choisir la vie», entrevue avec le Dr Normand Martin, psychologue, réalisée par Josée Descôteaux, journaliste pigiste dans Psychologie Québec, volume 27, n° 1, janvier 2010, p. 34-35.
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Les psychologues ont rencontré les 4 150 policiers et policières dans leur unité de travail respective, dans le cadre d’ateliers d’échanges et de discussion d’une durée de 90 minutes. «Chaque équipe devait convenir ensemble d’un plan d’action si jamais un des leurs était en détresse psychologique», précise le Dr Martin. Ces rencontres ont permis de démystifier le suicide en milieu policier tout en faisant naître un sentiment de compétence chez ses principaux acteurs, annihilant du coup l’impuissance souvent ressentie lorsqu’ils font face à des confrères désespérés. Elles visaient également à inoculer aux policiers le réflexe de recourir à l’aide de professionnels lorsqu’ils en sentent le besoin.
Les superviseurs, qui jouent un rôle crucial au sein de leur équipe, de même que les représentants syndicaux et les officiers supérieurs ont reçu une formation particulière (le troisième volet du programme) avec les psychologues du PAE, Pierre Fortin et Suzanne Comeau. Ils ont notamment appris les techniques d’intervention auprès de confrères démontrant des signes de détresse psychologique. Cette formation visait également à inciter ces gestionnaires à promouvoir la « prévention par une intervention précoce auprès du policier ou de la policière qui manifeste des idées suicidaires ».
Le Service de police a produit, pour les besoins de cette formation, une vidéo illustrant les étapes de l’intervention préventive. Les superviseurs ont émis des commentaires positifs à la suite de cette formation; certains ont affirmé avoir une compréhension accrue du processus suicidaire. Ils se disent aussi plus confiants de parvenir à convaincre un collègue terrassé par ses problèmes de recourir à l’aide professionnelle. Le quatrième et dernier volet du programme de prévention du suicide n’est pas le moindre, puisqu’il amène les policiers au cœur de l’intervention. Le Programme policier-ressource est un service d’écoute téléphonique développé par l’agent Jean-François Cimon et géré par des bénévoles du SPVM.
Texte Intégral
«Programme de prévention du suicide du SPVM. Les policiers en crise outillés pour choisir la vie», entrevue avec le Dr Normand Martin, psychologue, réalisée par Josée Descôteaux, journaliste pigiste dans Psychologie Québec, volume 27, n° 1, janvier 2010, p. 34-35.