Au Canada, le mercredi 29 juin 2011, la ministre de la Santé, Leona Aglukkaq, a décidé de financer des études plus approfondies sur « l'insuffisance veineuse céphalorachidienne chronique » chez les personnes atteintes de sclérose en plaques (SP). La ministre a précisé qu'un groupe de scientifiques mis en place par le gouvernement fédéral, en août dernier, a accepté à l'unanimité que les essais cliniques soient effectués en commençant par une première phase, suivie d'une seconde. Le milieu médical canadien pourra ainsi étoffer la documentation et les mesures de diagnostic liées à ces traitements, jugeant qu'il était préférable de ne plus attendre.
La méthode Zamboni
Le Dr Paolo Zamboni affirme que la sclérose en plaques, décrite jusqu'à ce jour comme neurologique et auto-immune, serait en fait une perturbation de la circulation sanguine, caractérisée par une incapacité du système veineux à drainer efficacement le sang du système nerveux central. Il a mis au point un traitement pour traiter ses patients comme s'ils souffraient d'un infarctus aigu du myocarde. Il dilate leurs artères avec un cathéter ballon, l'angioplastie. Cette méthode est contestée dans le milieu scientifique, mais le Dr Zamboni maintient qu'elle contribue à réduire les symptômes de la maladie.
L'Association médicale canadienne,
vouée aux soins axés sur les patients, défend le principe selon lequel tout nouveau traitement doit être d'abord soumis à des tests rigoureux appuyés par des données probantes, et c'est pourquoi l'AMC applaudit aujourd'hui la décision de la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq. Le président de l'Association médicale canadienne, le Dr Jeff Turnbull, a fait la déclaration suivante :
« Il ne faut pas oublier que les souffrances vécues par les personnes atteintes de SP est débilitante et a souvent de profonds effets sur la vie des gens qui luttent contre la maladie. Le nombre de personnes qui souffrent de sclérose en plaques au Canada est l'un des plus élevé dans le monde. C'est aussi au Canada que nous avons les chercheurs les plus réputés et que s'effectuent les travaux de recherches les plus avancés dans le domaine, et ces ressources peuvent être mobilisées afin de réunir davantage de données probantes et de procéder aux essais et aux études nécessaires pour assurer qu'un traitement factuel efficace deviendra disponible pour tous les Canadiens et toutes les Canadiennes aux prises avec la SP ».
Réaction mitigée des médecins
En entrevue, jeudi le 30 juin 2011, le président de l'Association des neurologues du Québec, le docteur Marc Girard , spécialisé dans la sclérose en plaques, s'exprima ainsi :
« Que des essais cliniques soient faits, on ne s'y oppose pas.La seule chose qui nous chicote, c'est que depuis environ un an et demi, on a été à même de voir des patients qui ont été de retour au pays après des traitements et le problème qu'on voit, c'est que le traitement de la veinoplastie, pour le moment, nous semble encore une technique expérimentale. Donc, quel que soit le résultat de l'association, si elle existe ou pas, des veines occluses dans la sclérose en plaques, on se pose des questions à savoir si la technique est vraiment optimale ».
Source : Radio Canada, le 30 juin 2011