Dans sa promotion d'une « agriculture durable », Jean Feyder nous avise que « les changements climatiques intensifient la faim et la malnutrition ». Une agriculture intensive a pour conséquence « l'érosion et la dégradation des sols ». L'épuisement et la pollution des sources d'eau « provient du surpompage de l'eau des nappes phréatiques ». La pêche industrielle a porté l'exploitation des mers et des océans jusqu' à « l'épuisement des ressources halieutiques » (qui ont trait à la pêche). L'auteur s'exprime en terme de manque : faim, érosion, dégradation, épuisement. Cette situation déficitaire s'aggrave encore par la menace qui pèse sur la biodiversité. Feyder s'en explique dans son livre remarquablement documenté La faim tue, L'Harmattan, 2010, p. 159-165. L'urbanisation, la déforestation, la pollution, la pêche excessive et la transformation des marécages constituent, écrit-il, une menace à la biodiversité : « chaque année, plusieurs milliers d'espèces disparaîtront de la planète ». Contre cette dévastation de la planète, Feyder nous présente l'agro-écologie de Pierre Rahbi.
Jean Feyder : la biodiversité
La biodiversité est une ressource essentielle pour l'agriculture et la production alimentaire. Elle est menacée par l'urbanisation, la déforestation des marécages. Chaque année, plusieurs milliers d'espèces disparaîtraient de la planète. L'agriculture transforme et réduit la diversité aux trois niveaux d'organisation de celle-ci : la diversité des espèces (le nombre des espèces animales, végétales, microbiennes), la diversité génétique au sein de chaque espèce que l'on qualifie de diversité intraspécifique (réduction du nombre de variétés cultivées) et la diversité des écosystèmes. Une douzaine d'espèces d'animaux fournissent 90% des protéines animales consommées au niveau mondial et seulement 4 espèces de plantes fournissent la moitié des calories dans l'alimentation humaine. La conservation de la biodiversité est une précaution absolument nécessaire pour les générations futures. L'agriculture qui est à la fois une menace pour la biodiversité mais aussi un des principaux utilisateurs potentiels de cette biodiversité, a un rôle essentiel à jouer pour la gérer et la maintenir, cela aux trois niveaux : écosystèmes, espèces et variétés au sein de chaque espèce.
Voici un exemple de ce que René Dubos décrit : « Penser globalement et agir localement » : Jean Feyder trace un tableau à caractère général et universel, tandis que Pierre Rahbi suggère une façon concrète de nourrir et de revitaliser le sol.
Pierre Rahbi : l'agro-écologie
L'agro-écologie consiste à nourrir le sol et à le fertiliser avec des matières organiques élaborées. On prend ces matières organiques, les fumiers, les pailles, etc. et on les fait passer par un processus de fermentation, en les mettant en tas et en les humectant. Dans un processus biologique, on va produire de l'humus, au bout de deux mois. Et l'humus a plusieurs avantages. D'un côté, il y a un avantage physique. Quand il s'agit de sols trop durs, avec beaucoup d'argile, il ameublit le sol. L'humus a la capacité de retenir jusqu'à cinq fois son propre poids en eau. Parfois des composts retiennent jusqu'à dix fois leur poids en eau. Pour lutter contre la sécheresse, c'est idéal.
Par ailleurs, il contient tous les nutriments nécessaires à la plante dont des bactéries. Les bactéries sont spécialement importantes. Le compost, une fois réalisé est une levure qui va infester, positivement, le sol de ses microbes. Ces microbes vont se mettre au travail et vont revitaliser le sol. L'agroécologie intervient pour régénérer le milieu. La gestion des eaux pluviales utilise des techniques de lutte contre l'érosion et de récupération de l'eau dans les sols. Par ailleurs, l'on introduit le reboisement.. L'arbre est extrêmement important pour nombre de raisons. L'agro-écologie, c'est tout cela ainsi que la sauvegarde des semences. On a perdu énormément de semences traditionnelles, au profit des semences adaptées. Mais il faut tout faire pour récupérer les semences traditionnelles. (Entretiens de Pierre Rabhi, au journal burkinabé, Le pays, 1er février 2010)
La biodiversité est une ressource essentielle pour l'agriculture et la production alimentaire. Elle est menacée par l'urbanisation, la déforestation des marécages. Chaque année, plusieurs milliers d'espèces disparaîtraient de la planète. L'agriculture transforme et réduit la diversité aux trois niveaux d'organisation de celle-ci : la diversité des espèces (le nombre des espèces animales, végétales, microbiennes), la diversité génétique au sein de chaque espèce que l'on qualifie de diversité intraspécifique (réduction du nombre de variétés cultivées) et la diversité des écosystèmes. Une douzaine d'espèces d'animaux fournissent 90% des protéines animales consommées au niveau mondial et seulement 4 espèces de plantes fournissent la moitié des calories dans l'alimentation humaine. La conservation de la biodiversité est une précaution absolument nécessaire pour les générations futures. L'agriculture qui est à la fois une menace pour la biodiversité mais aussi un des principaux utilisateurs potentiels de cette biodiversité, a un rôle essentiel à jouer pour la gérer et la maintenir, cela aux trois niveaux : écosystèmes, espèces et variétés au sein de chaque espèce.
Voici un exemple de ce que René Dubos décrit : « Penser globalement et agir localement » : Jean Feyder trace un tableau à caractère général et universel, tandis que Pierre Rahbi suggère une façon concrète de nourrir et de revitaliser le sol.
Pierre Rahbi : l'agro-écologie
L'agro-écologie consiste à nourrir le sol et à le fertiliser avec des matières organiques élaborées. On prend ces matières organiques, les fumiers, les pailles, etc. et on les fait passer par un processus de fermentation, en les mettant en tas et en les humectant. Dans un processus biologique, on va produire de l'humus, au bout de deux mois. Et l'humus a plusieurs avantages. D'un côté, il y a un avantage physique. Quand il s'agit de sols trop durs, avec beaucoup d'argile, il ameublit le sol. L'humus a la capacité de retenir jusqu'à cinq fois son propre poids en eau. Parfois des composts retiennent jusqu'à dix fois leur poids en eau. Pour lutter contre la sécheresse, c'est idéal.
Par ailleurs, il contient tous les nutriments nécessaires à la plante dont des bactéries. Les bactéries sont spécialement importantes. Le compost, une fois réalisé est une levure qui va infester, positivement, le sol de ses microbes. Ces microbes vont se mettre au travail et vont revitaliser le sol. L'agroécologie intervient pour régénérer le milieu. La gestion des eaux pluviales utilise des techniques de lutte contre l'érosion et de récupération de l'eau dans les sols. Par ailleurs, l'on introduit le reboisement.. L'arbre est extrêmement important pour nombre de raisons. L'agro-écologie, c'est tout cela ainsi que la sauvegarde des semences. On a perdu énormément de semences traditionnelles, au profit des semences adaptées. Mais il faut tout faire pour récupérer les semences traditionnelles. (Entretiens de Pierre Rabhi, au journal burkinabé, Le pays, 1er février 2010)