L'Encyclopédie sur la mort


Hypatia ou les nouveaux ennemis du Vieux-Face

Charles Kingsley

Charles Kingsley (12 juin 1819 – 23 janvier 1875), ecclésiastique britannique très engagé socialement, professeur d'université, historien et romancier développe le récit de la vie et de la mort d'Hypatie sous la forme d'un long «roman typique de l'époque victorienne à la forte résonance anticatholique» (M. Dzielska) intitulé Hypatia or the New Foes with Old Face (1853) Le titre que l'on pourrait traduire en français: «Hypatie ou les nouveaux ennemis avec le Vieux-Face». On rencontre aussi comme titre: Hypatia ou Le triomphe de la foi .
«L'action se situe essentiellement à Alexandrie. Cette grande cité portuaire de l'Orient, riche et pauvre, éclairée et primitive, composée d'une population hétérogène de Grecs, d'Égyptiens, de Juifs et (selon l'expression de Kingsley) de Goths, est un bon exemple de mélange de nationalités, de métiers, de croyances et de classes sociales, dont émergent les personnages principaux du roman: Hypatie la philosophe païenne, Cyrille le patriarche dogmatique et despotique, Oreste l'ambitieux préfet d'Égypte assoiffé de pouvoir et le moine Philammon.

[...]

Animé par une curiosité et un intérêt pour le succès d'Hypatie, Philammon assiste à une de ses conférences dans l'idée de condamner ses enseignements et de la convertir, mais devient en fait un de ses plus loyaux et fidèles disciples. Il découvre en Hypatie une profonde religiosité qui transcende la simple croyance dans les divinités homériques, et leur aimitié teintée d'érotisme ne prendra fin qu'avec la mort d'Hypatie.

[...]

Pour Kingsley, Hypatie symbolise le caractère éphémère de la civilisation et représente la dernière victime de la lutte pour sauver le monde grec, fait d'harmonie, d'art et de métaphysique, de divinité et de matérialisme, d'âme et de corps. L'ouvrage de Kingsley [...] défend l'idée de la mort de la dernière idéaliste de l'hellénisme et signe la disparition des valeurs grecques.»

Source

Maria Dzielska, Hypatie d'Alexandrie, Des Femmes, Antoinette Fouque, 2010, p. 22-26 (extraits)
Date de création:-1-11-30 | Date de modification:-1-11-30

Documents associés

  • Hypatie (Poème, 1847)
  • Hypatie - 1847 - poème de Leconte de Lisle Au déclin des grandeurs qui dominent la terre, quand...
  • Mort d'Hypatie
  • «Y a-t-il rien de plus horrible et de plus lâche que l’action des prêtres de l’évêque...