Le nombre de suicides dans les cantons de Suisse est relativement élevé depuis le début du vingtième siècle. Ainsi en 1950, on enregistre un taux de 23,3 sur 100 000 habitants, tandis qu’il baisse à 19,0 en 1960 et monte à 25,7 en 1980 pour descendre autour de 20,0 en 1995 et en 1997. En 2000, il se situe à 18,2 et en 2001, à 19,1. Comme dans plusieurs pays de l’Europe, les 75 ans et plus constituent le groupe le plus vulnérable avec des taux de 82,3 chez les hommes et de 23,9 chez les femmes pour un total de 44,8. En Suisse, le risque de suicide augmente avec l’âge
Après avoir augmenté dans les années 70 (jusqu'à 25 décès par 100 000 habitants), le taux de suicide a sensiblement diminué à partir de 1980. En 2007, le taux de suicide masculin (22 décès pour 100 000 habitants) est plus de deux fois supérieur au taux de suicide féminin (9 décès pour 100'000 habitants), pour un total de 15 décès par 100 000 habitants. Les raisons qui poussent des individus à mettre fin à leur vie sont généralement complexes. Une explication possible réside dans la pression excessive qu'exerce sur les individus l'évolution socioéconomique et la transformation toujours plus rapide de l'environnement personnel.
http://agora.qc.ca/thematiques/mort/edition.nsf/(idx)/x073E60796B975EFD852572D60060C579?OpenDocument
Prévention du suicide
«Stop Suicide» est un mouvement de jeunes qui vise à prévenir le suicide en essayant de contrer le tabou qui l’entoure. Parmi ses activités figure le «CommuniCafé», espace de parole pour écouter, parler et partager.
Consulter les documents suivants:
Office fédéral de la santé publique, Le suicide et la prévention du suicide en Suisse
Rapport répondant au postulat Widmer (02.3251) , avril 2005
http://www.ipsilon.ch/index.php?id=26&L=1
«Enquête en vue d’une future organisation faitière nationale pour la prévention du suicide»
http://www.ipsilon.ch/uploads/media/enquete.pdf
Euthanasie et suicide assisté
Deux récents projets de loi, l’un visant à dépénaliser l’euthanasie active, l’autre à réglementer l’assistance au suicide ont été rejetés par le Parlement en décembre 2001. Cependant, dans le droit suisse, il n’est pas illégal d’aider quelqu’un à mourir, pour autant que ce ne soit pas pour des motifs égoïstes (art. 115 du code pénal). L’aide apportée pour des motifs de compassion, à la demande instante et réitérée d’un malade, est admise. Les principaux hôpitaux suisses sont en train de se demander s’ils entendent permettre le suicide assisté dans leurs murs. Ces interrogations font suite à la décision prise par le Centre hospitalier universitaire vaudois de Lausanne (CHUV) d’ouvrir ses portes à Exit* afin d’y pratiquer le suicide assisté, dès le premier janvier 2006, mais à de strictes conditions. La mesure s’applique à des patients en phase terminale et trop malades pour retourner chez eux. Les patients qui souhaitent mettre un terme à leur vie devront avoir exprimé ce vœu à plusieurs reprises, être sains d’esprit, souffrir d’une maladie incurable et procéder eux-mêmes au geste fatal. Carlo Foppa, éthicien, précise qu’en aucun cas les médecins de l’hôpital sont impliqués dans les derniers gestes et ne préparent la potion mortelle. Marco Vanotti, psychiatre au CHUV, estime qu’Exit ne prend pas suffisamment en compte l’ambiguïté du désir des malades face à la mort. En phase terminale, ceux-ci souhaitent mourir tout en s’accrochant désespérément à la vie. Les accompagnateurs d’Exit deviendraient l’écran sur lequel se projette le désir de mourir des patients. Or, il manquerait aux patients un écran, constitué de proches ou d’intervenants, sur qui ils peuvent projeter leur désir de vivre. Deux associations, Dignitas* et Exit*, apportent un concours efficace, mais fort controversé en divers milieux, à un nombre considérable de personnes atteintes de maladies incurables afin que celles-ci puissent terminer leur vie dans des conditions acceptables. Le choix de Jean, film documentaire réalisé par Stéphanie Malphettes et Stéphan Villeneuve, est la chronique des derniers mois de Jean Aebischer, 58 ans, atteint d’une tumeur au cerveau. Il suit Jean dans sa vie quotidienne, parmi ses proches et ses collègues de travail, jusqu’à l’heure où il absorbe à son domicile, entouré de membres de sa famille, une potion létale, fournie par l’un des accompagnants de l’Association du droit de mourir dans la dignité. Exit: le droit de mourir est un film de Fernand Melgar, qui dépeint les activités d’Exit et expose les procédures à suivre dans chaque demande de suicide assisté. En janvier 2006, ce cinéaste romand est au nombre des lauréats des Prix du cinéma suisse pour avoir obtenu le Prix du meilleur documentaire.