L'Encyclopédie sur la mort


Stephen Karin

Catherine Elizabeth Conn (Karin) Stephen, née Costelloe, (1890-1953), psychologue et psychanalyste, membre du Newham College à Cambridge, épousa Adrian Stephen, frère de Virginia Woolf*, femme de lettres, et de Vanessa Bell, peintre et architecte d'intérieur. En tant qu'objecteur de conscience durant la première guerre mondiale, le couple travailla sur une ferme laitière de l'Essex. Dès la fin de la guerre, tous deux étudièrent la médecine et suivirent leur psychanalyse chez James Glover jusqu'au décès de celui-ci en 1926. Karin continua sa psychanalyse auprès de Sylvia Payne et Adrian, auprès d'Ella Sharpe. Adran et Karin furent reçus en tant que membres de la Société psychanalytique britannique, respectivement en 1930 et en 1931.

Karin exerça sa profession de psychanalyste en clinique privée, mais elle donna aussi des cours d'introduction en psychanalyse à l'université de Cambridge. C'est elle d'ailleurs qui eut le privilège d'être la toute première, hommes et femmes inclus, à donner des cours en psychanalyse à cette université, Elle joua un rôle très critique dans sa participation aux Conférences publiques de la Société psychanalytique.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, en raison de l'antisémitisme montant, le couple abandonna son pacifisme. En effet, Adrian s'enrôla comme psychiatre dans le corps médical de l'armée royale, tandis que Karin s'engagea dans le service de messagerie de la flotte aérienne du transport alimentaire.

Après la guerre, Karin Stephen souffrira de plus en plus de surdité et de trouble bipolaire. À la suite du décès d'Adrian en 1948, sa santé se détériorait et elle se suicida en 1953. Elle laissait dans le deuil deux filles.

On se rend compte qu'il est très difficile d'établir une bibliographie de Karin sans l'intégrer dans celle d'Adrian et vice-versa. Si, jusqu'à 1920, ils ont exercé leurs activités dans des champs différents, ils se sont engagés, par la suite, dans un projet commun qui couvrira toute leur existence en tant que couple: l'étude de la personne humaine. Leurs camarades et leurs collègues de Cambridge ont connu Karin et Adrian comme couple étudiant la médecine, poursuivant sa formation et exerçant sa profession en psychanalyse. Selon Marion Miller, ils parurent aux yeux de tous comme un couple étrange: lui, de haute taille et décharné, et elle, petite et robuste, toujours en retard à ses cours, munie d'un appareil auditif en forme de trompette (ear trumpet). Toujours, selon Miller, ces apparences insolites de Karin auraient eu un impact négatif sur son enseignement et son travail clinique. Noel Bradley, psychanalysé par Karin et devenu à son tour psychanalyste, s'érige avec vigueur contre cette image disgracieuse de Karin.

Oeuvres
The Misuse of Mind (Le mauvais usage de l'intelligence. Étude de l'attaque de Bergson contre l'intellectualisme, 1922)
http://books.google.ca/books?

En s'appuyant sur les définitions de la perception, de la matière et de la mémoire, Karin Stephen décrit dans le détail la conception bergsonienne de la réalité.

Karin Stephen, Psychoanalysis And Medicine: A Study Of The Wish To Fall Ill, Cambridge University Press, London, 1933, 238 pages.

Bibliographie

Marion Milner, «Karin Stephen 1889-1953», International Journal of Psycho-Analytics (1954), 35, p. 432-434.

Noel Bradley , «Introduction to Karin Stephen, ‘Relations between the Superego and the Ego’» dans Psychoanalysis and History, 2:7-9, 2000).

Pearl King & Riccardo Steiner (eds), The Freud-Klein controversies 1941-45, London and New York: Tavistock/Routledge, 1991.

IMAGES

1. Karin à gauche et ses deux filles pep.web.org.
2. Adrian Stephen web.tiscali.it

Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-18