Anthropologue, neurologue et psychiatre, né à Modène en 1852 et mort à Genève. en 1929. Il écrit une biographie de Giordano Bruno (1888) avant de publier son ouvrage sur le suicide, Il suicidio. Saggio di statistica morale («Le suicide. Essai de statistique morale») (1891). Morselli appartient à l’école des statisticiens moraux et interprète les statistiques* dans une perspective darwiniste. Les causes du suicide sont souvent secrètes et agissent sur les individus sans qu’ils s’en rendent vraiment compte. Le suicide est alors le résultat de la lutte pour l’existence et de la sélection. Cette explication de type comparatiste prive le sujet de sa responsabilité morale, car elle sous-entend que les facultés sont inégalement distribuées parmi les humains, de sorte que l’esprit de certains cède sous le poids de l’existence et est contraint de choisir la mort. Une aberration morbide s’emparerait des moins nantis intellectuellement ou moralement et retournerait en folie, sinon l’insatisfaction du désir se terminerait en mort volontaire. Tout l’effort psychothérapeutique consistera donc à neutraliser la manière inéquitable avec laquelle la nature a traité les divers combattants dans la lutte pour la vie. Afin d’accroître leur pouvoir, Morselli propose que l’on développe chez les humains des sentiments ordonnés et des idées efficaces afin qu’ils puissent aspirer et accéder à certains accomplissements. Bref, il importe que le caractère moral soit doté de force et d’énergie afin qu’on soit suffisamment aguerri contre la mort volontaire.
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