Serge Gagnon né en 1939 à Sainte-Agnès (maintenant La Malbaie) au Québec est un historien et un professeur québécois. Après des études en lettres et en histoire au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et à l'Université Laval, il enseigne à l'Université d'Ottawa et l'Université du Québec à Trois-Rivières. Serge Gagnon est professeur retraité de l'Université du Québec à Trois-Rivières et membre du centre inter-universitaire d'études québécoises. Parmi ses ouvrages signalons
• Le Collège de Sainte-Anne au temps de l'abbé François Pilote : les conflits du personnel enseignant, 1968
• Idéologie et savoir historique : l'historiographie de la Nouvelle-France de Garneau à Groulx, 1965
• Le Québec et ses historiens de 1840 à 1920 : la Nouvelle-France de Garneau à Groulx, 1978
• Mourir, hier et aujourd'hui : de la mort chrétienne dans la campagne québécoise au XIXe siècle à la mort technicisée dans la cité sans Dieu, 1987
• Plaisir d'amour et crainte de Dieu : sexualité et confession au Bas-Canada, 1990
• Religion, moralité, modernité, 1999
• De l’oralité à l’écriture : le manuel de français à l’école primaire : 1830-1900, 1999
• Le passé composé : de Ouellet à Rudin, 1999
• Quand le Québec manquait de prêtres. La charge pastorale au Bas-Canada, 2006
De la mort chrétienne dans la campagne québécoise au dix-neuvième siècle à la mort technisée sans Dieu, une profonde révolution morale s'est opérée. Le livre Mourir, hier et aujourd'hui raconte l'histoire de ce changement. À l'aide de journaux intimes d'autrefois et de la correspondance des prêtres, l'auteur retrace l'expérience de la mort au siècle dernier: la mort sans histoire signalée par les mémorialistes de village, la mort collective en temps d'épidémie, la mort familière, la mort marginale, la mort volontaire. L'auteur fait aussi état des pratiques qui entourent la mort, notamment le rituel funéraire, la gestion du cimetière, l'embourgeoisement et la commercialisation des lieux de mémoire funéraires. Il consacre ensuite des nombreuses pages aux personnes dont les corps sont exclus du cimetière: les alcooliques et les suicidés. Tout au long de l'ouvrage, on devine derrière l'historien le sociologue et le philosophe. En effet, à travers la description du processus historique qui a conduit à la mort taboue d'aujourd'hui, l'auteur propose une réflexion sur l'éthique contemporaine.
L'auteur écrit : « On veut donner vie à une étude de l'homme qui revendiquerait le titre de philosophie publique, prenant ainsi le contre-pied d'une science sociale dite objective. La science sociale ainsi entendue ferait du chercheur un homme de son temps engagé dans le destin de la cité, commis à certaines valeurs, à un quelconque humanisme. Ses travaux, ses publications voudraient engager un dialogue avec l'ensemble de ses contemporains plutôt qu'un échange exclusif avec la communauté savante. Telle est bien l'intention qui inspire le dernier chapitre de ce livre: l'historien, ce caméléon des sciences humaines, y endosse le froc du philosophe.»