Selon la Commission européenne en charge de la santé, quelque 58 000 Européens meurent chaque année des suites d’un suicide ou d’automutilation, soit plus que les 50 700 décès annuels sur les routes et les 5 350 victimes annuelles d’homicides. 15% des personnes souffrant de dépression* se suicident et 56% parmi celles-ci font une tentative de suicide. Le taux de suicide est plus élevé dans les régions du Nord que dans celles du Sud, plus élevé dans l’Europe de l’Est que dans l’Europe de l’Ouest. Les taux les plus élevés se trouvent dans des pays de la région balte (au-dessus de 30 sur 100 000 habitants), qui représentent plus que le double du taux moyen mondial de 16 sur 100 000.
Prévention* et recherche. L’European Network for Suicidology (ENS) se veut, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS)*, un lieu de communication et de concertation pour les chercheurs et intervenants, professionnels ou bénévoles, dans le domaine du comportement suicidaire. La Commission européenne de la Santé publique subventionne le projet de recherche MONSUE (Monitoring Suicidal Behaviour in Europe), dirigé par la clinique universitaire de Würzburg en Allemagne et auquel participe plusieurs centres de recherche et de prévention, situés en Europe. Parmi les sujets à l’étude: la fréquence et les facteurs de risque* du comportement suicidaire et de sa répétition en Europe, la détermination des groupes à risque et de leur variabilité selon le temps et l’espace (âge*, sexe*, lieu de travail, générations, immigration*, déportation), des moyens* et de leur accessibilité (les armes à feu*, les herbicides, les pesticides, l’auto et la vitesse au volant*, l’électricité, les médicaments), des hot spots comme les ponts, les édifices et les voies ferrées ou des time spots (prison, groupes restreints), le développement de stratégies et d’actions en fonction des groupes à risque ou des lieux spécifiques.