Acteur français, compositeur et chanteur, né Patrick Jean-Marie Henri Bourdeau le 26 janvier 1947, à Saint-Brieux en Bretagne. Il débute au cinéma à l’âge de quatre ans sous le nom de Patrick Maurin, nom de sa mère actrice, dans Monsieur Fabre. Il jouera ensuite dans plusieurs films, comme La Madelon, En effeuillant la marguerite, Je reviendrai à Kandara. En 1960, on le voit dans des téléfilms comme La déesse d’or et en 1967 dans Les hauts de Hurlevent et Jean de la tour miracle. En 1968, il devient sociétaire du Café de la gare avec Coluche, Romain Bouteille, Sotha et Miou-Miou où il joue pendant plus de dix ans dans des pièces de théâtre. C’est pendant cette période qu’il choisit le nom Dewaere, patronyme de son arrière-grand-mère maternelle d’origine flamande. Son premier grand succès fut sa participation à l’adaptation filmée du roman Les valseuses de Bertrand Blier. Il tourne, entre autres, dans Le juge Fayard dit le Shérif (1977), Coupe de tête (1979), Un mauvais fils (1980) où il interprète le plus souvent un rôle de perdant ou de paumé. Le 16 juillet 1982, alors qu’il répète le rôle de Marcel Cerdan dans le film de Claude Lelouch Édith et Marcel, à sa chambre face à son miroir, il se tire une balle dans la bouche.
Sa toxicomanie* fut l’expression d’un mal de vivre qu’il a connu depuis son enfance. Il joua beaucoup de rôles de paumé dans lesquels il se glissa tout naturellement avec une sensibilité extrême. «Il ne faisait pas semblant de pleurer, il pleurait. Il ne composait pas, il était. Sur son visage, dans ses yeux, aux coins de son sourire, il représentait toute la “paumerie” de la société. […] Il s’est enfermé dans ses personnages.» Selon l’auteur de ce témoignage, Bertrand Blier, «Patrick est mort de son métier». En outre, il avait été profondément meurtri par sa mésaventure avec la presse, qui l’avait pris en grippe, suite à une blessure infligée à un journaliste du Journal du dimanche, responsable d’une fuite sur sa vie privée. D’après sa mère, la drogue n’est pas la cause de la mort de son fils, qui lui avait confié s’être libéré de tout cela. «Mon fils était simplement très fatigué. Dans le monde du spectacle auquel j’ai appartenu, on connaît bien ce genre d’accident… Je ne veux pas qu’on salisse sa mémoire» (Jean-Yves Rogale, Vous avez dit suicide?, Paris, Mengès, 1984, p. 171-182).
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Patrick Dewaere
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