Théorie morale selon laquelle une action est jugée moralement bonne ou mauvaise en fonction de ses résultats ou, plus exactement, en raison de ses conséquences pour le bonheur des individus. Le bonheur général dépend du maximum de bonheur que la société réussit à accorder au maximum d’individus (C. Audard, «Utilitarisme», dans M. Canto-Sperber (dir.), Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale, p. 1563-1570). L’utilitarisme contemporain se range parmi les morales de l’action obligatoire. Il est plus préoccupé «du juste à faire» que de ce qui est «bon d’être» ou «bon d’aimer». Les utilitaristes contemporains sont en faveur du suicide dans la mesure où celui-ci respecte l’autonomie* de la raison, la liberté* et la dignité de l’individu ainsi que les principes de bienveillance et de bienfaisance. Cette doctrine, héritière à la fois de l’épicurisme de l’Antiquité et du naturalisme des Lumières, favorise la recherche et la satisfaction des biens de la vie ordinaire. (Pour une critique de l’utilitarisme, voir C. Taylor, Les sources du moi. La formation de l’identité moderne, Montréal, Boréal, 1998, p. 109-122 et 410-436.) Pour toutes ces raisons, l’utilitarisme exerce aujourd’hui son influence dans tous les débats de l’éthique appliquée, autant dans les argumentations juridiques que dans les choix politiques, notamment en ce qui concerne l’euthanasie et le suicide assisté* (M.-H. Parizeau, «Bioéthique» et «Éthique appliquée», dans M. Canto-Sperber (dir.), op. cit., p. 155-160 et p. 534-540).
© Éric Volant
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