Sidon (Saïda), à 48 kilomètres au Sud de Beyrouth, est l'un des sites les plus prestigieux de la côte libanaise. Son histoire ancienne demeure pourtant enveloppée de mystère, non seulement par manque de fouilles archéologiques systématiques, mais encore parce que son patrimoine a été en partie pillé et dispersé par les chercheurs de trésors et les amateurs d'objets d'art du 19ème, voire du début du 20ème siècle.
C'est ce qui explique d'ailleurs que de nombreux chefs-d'oeuvre d'origine sidonienne font aujourd'hui partie des collections de musées étrangers. Le sous-sol de Sidon continue certes de receler des témoins de son ancienne splendeur, mais il est à craindre que le développement urbain de Saïda ne fasse disparaître à tout jamais ces vestiges. Aussi, le visiteur d'aujourd'hui se doit-il de faire un effort d'imagination pour tenter de retrouver, par delà les quelques restes subsistants, la gloire de la ville sainte de Phénicie.
Le 19ème siècle fut pour Sidon une époque de grandes découvertes. En 1855, à Magharat Abloun, au Sud-est de la ville, fut découvert le sarcophage du roi Echmounazar, aujourd'hui au Louvre. Quelques années plus tard, en 1860-1861, c'était au tour d'Ernest Renan d'effectuer les premières fouilles scientifiques et des prospections dans la ville et dans ses environs immédiats. En 1887, le directeur du Musée Impérial d'Istanbul, Ham di Bey, fouillait la nécropole royale et découvrait le sarcophage du roi Tabnit et quatre autres sarcophages célèbres en marbre, aujourd'hui au Musée d'Istanbul. En 1900-1904, les premiers sondages avaient lieu sur le site d'Echmoun où l'on mit au jour plusieurs inscriptions phéniciennes. Entre 1914 et 1939, plusieurs archéologues français, dont Georges Contenau et Maurice Dunand, entreprirent de nombreuses fouilles à Sidon même et dans ses environs.
Les principales nécropoles de Sidon se trouvaient au-delà des limites de la cité antique et ont continué d'être en usage jusqu'à l'époque romaine tardive. Les trois plus importantes sont la nécropole de Magharat Abloun, d'où provient le Sarcophage du roi Echmciunazar il (1ère moitié du 5ème siècle) aujourd'hui au Louvre, la nécropole de Ayyâ'a, au-dessous du village de Hilâliyyeh, d'où proviennent les sarcophages dits d'Alexandre, du Lycien, du Satrape et des Pleureuses, aujourd'hui au Musée d'Istanbul, et la nécropole de 'Aïn el-Helweh au Sud-est de la ville, d'où provient la prestigieuse collection de sarcophages anthropoïdes, aujourd'hui au Musée National de Beyrouth.
Au Sud de Saïda, l'agglomération et le cimetière de Dakermâne ont livré un bon nombre de sarcophages, d'objets, d'inscriptions et de sculptures antiques, de même qu'une installation de l'époque chalcolithique (4ème millénaire av. J.-C.) avec des huttes ovales construites en torchis.
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Les plus beau sarcophages sculptés du monde proviennent de Sidon. Ils étaient enfouis dans la nécropole royale qui s'étend sur les collines basses au nord-est de la ville à proximité du village de Helalié.
Le 2 mars 1887, un ouvrier creusait le sol pour extraire des blocs de pierre. Il s'arrêta brusquement lorsqu'il découvrit sous sa pioche un puits funéraire s'enfonçant dans le grès. Ce puits carré menait à de nombreuses chambres funéraire. Le sarcophage du roi de Sidon Tabnit reposait dans l'une des ces chambres. Le sarcophage porte une inscription hiéroglyphique, une 2ème inscription en lettres phéniciennes a été ajouté plus tard. A l'origine, ce sarcophage était destiné à Pen-Ptah, un général égyptien, mais pour une raison inconnue il fut envoyé à Sidon pour recueillir la dépouille mortelle du roi Tabnit.
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