L'Encyclopédie sur la mort


Seppuku ou Harakiri

« Incision de l’abdomen » et « ventre coupé », voilà deux façons de nommer le même geste, double prononciation des mêmes idéogrammes, à la manière chinoise dans seppuku et à la japonaise dans harakiri. Dans la tradition japonaise, le ventre est le siège de la personnalité et la source des vertus nécessaires à l’action. Le ventre est le lieu où s’expriment les sentiments comme la colère, le courage, la franchise ou la générosité. Ce sont les Japonais qui s’en tiennent au terme seppuku, qui fait davantage référence à la dignité, tandis que les étrangers utilisent le terme harakiri (M. Pinguet, La mort volontaire au Japon, p. 346 et p. 367-368). André Malraux* confiait à l’écrivain japonais Tadao Takémoto: « Je me sens plus à l’aise avec le suicide de Mishima* qu’avec le tuyau à gaz [allusion au prétendu suicide de Kawabata]. Je le répète: je ne défends rien. Mais enfin, je me sens avec un revolver dans un domaine familier. Pourquoi? Peut-être parce qu’il marque un caractère de volonté dans la mort. Le revolver, aujourd’hui, c’est l’ancien poignard romain, qui n’est pas tellement loin de votre sabre («La mort au Japon», L’appel, no 2, décembre 1973, p. 87) ».

Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-12