Né à Arezzo (Italie) le 20 juillet 1304 et décédé à Arquà, Padoue (Italie) le 19 juillet 1374, Francesco Petrarca compose de nombreux poèmes, dont les plus célèbres, écrits en toscan comme le Canzoniere, lui furent inspirés par sa muse Laure de Noves, rencontrée dans l'église de Sainte-Claire d'Avignon le 6 avril 1327 (figure historique ou littéraire?).Tout au long de sa vie, il développe sa conscience humaniste et sa culture lors des nombreux voyages qu'il effectue dans le cadre de sa fonction de diplomate. En marge de ses poèmes lyriques passionnés, Pétrarque compose ainsi des textes religieux et historiques en latin, tels que De vita solitaria de 1346 à 1356 et Rerum memorandum en 1344. Dans De remediis, dialogue allégorique entre Dolor et Ratio (Douleur et Raison), il a recours à certains arguments de la culture antique pour s’opposer au suicide. «Nous n’avons pas le droit* de déserter, il nous faut regarder la difficulté en face, la vie nous est donnée par Dieu, se tuer est oublier sa propre nature, le dégoût de l’existence est indigne et Caton a manqué de courage» (G. Minois, Histoire du suicide, p. 80). Il sera considéré comme l'un des premiers grands humanistes de la Renaissance.
Quelques notes biographiques
En 1312, sa famille s'établit à Carpentras, près d'Avignon, nouveau siège de la papauté. En 1316, il commence des études de droit à Montpellier. Tout comme son frère Gherardo, il poursuit des études à l'université de Bologne, mais abandonne le droit à la mort de son père en 1326. Il revient à Avignon et reçoit les ordres mineurs. De 1326 à 1347, il occupera le poste de chapelain du cardinal Giovanni Colonna et recevra un bénéfice de chanoine à la cathédrale de Lombez (Gascogne) en 1335. Un fils, Giovanni, naîtra à Avignon en 1337 et une fille, Francesca, naîtra à Vaucluse en 1343, d'une mère inconnue. En 1353, il s'établira à Milan où il sera au service de l'archevêque Giovanni Visconti puis de Bernabò et Galeazzo Visconti. Son fils Giovanni meurt de la peste en 1361. Sa fille Francesca a épousé Francescuolo da Brossano qui sera nommé exécuteur du testament de Pétrarque. En 1362, peu après la naissance d'une fille, Eletta, ils viennent rejoindre Pétrarque à Venise pour fuir la peste. En 1367, Pétrarque s'établit à Padoue et se retire à Arquà avec sa fille et son gendre trois ans plus tard. Pétrarque meurt à Arquà, la nuit du 18 au 19 juillet 1374. Il sera inhumé dans l'église paroissiale. Six ans plus tard, sa dépouille sera transférée dans le sarcophage que son gendre a fait ériger pour lui à Arquà.
Vie oeuvre de Pétrarque: http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Petrarque
La légende séculaire très romantique qui entourait la mort de Pétrarque, selon laquelle le poète serait mort dans la solitude de son cabinet de travail, la tête sur un volume d'Homère*, ne résiste pas à la critique. Pétrarque serait plutôt décédé à l'époque où il travaillait à sa Vie de César, qui devait faire partie des Vies des Illustres et demeurait inachevée. [«Pétrarque (1304-1374)»]
http://www.remydegourmont.org/rg/necrologies/petrarque.htm
Je m’en vais en pleurant...(I’vo piangendo)
Je m’en vais en pleurant sur mon passé
et je me repose sur l’amour des choses mortelles,
sans m’élever à toute volée, ayant moi-même des ailes,
pour peut-être ne pas donner de moi mauvais exemple.
Toi qui vois mes maux indignes et sacrilèges,
Roi du ciel invisible et immortel,
va secourir l’âme détournée de toi et frêle,
et remplis son défaut de ta Grâce:
Si moi, j’avais vécu de guerre et de tempête,
je serais mort en paix et à bon port;
si la partie fut vaine, au moins qu’elle soit honnête.
Pour le peu qu’il me reste à vivre
et à mourir, je désire être prêt dans ta main:
tu sais bien qu’en personne d’autre est mon espérance.
Francesco Petrarca (1304-1374)
Traduit par: Catherine Réault-Crosnier et d’Irna Dubreuil
http://www.pierdelune.com/petrarque1.htm
Pétrarque, Trionfi
Rouen, XVe-XVIe siècle
Paris, BNF, département des Manuscrits, Français 223, fol. 123v.
«Dans le bestiaire de la mort, le boeuf joue un rôle important : il sert de monture au XVe siècle à l'allégorie de la mort. Depuis le XIIe siècle et jusqu'alors, elle était montée sur un cheval et, armée d'un arc et d'une flêche, pourchassait les vivants. Elle allait au galop et ne se presse plus, adoptant le pas lourd et sage d'un animal de labour, qui symbolise bien la fatalité d'un événement inéluctable.
Le symbole se fonde sur des éléments de réalité. Novembre est à la fois le mois des morts et celui où le boucher médiéval tuait le boeuf. Pour des raisons d'hygiène, en milieu urbain, on pratiquait la vente et le sacrifice* des boeufs dans les cimetières* à l'écart des villes.»