L'Encyclopédie sur la mort


Les toits de Paris

Un film d'Hiner Saleem avec Michel Piccoli, Mylène Demongeot, Maurice Benichou et Marie Kremer.
France, 2007
Genre : Comédie Dramatique -
Durée : 1H38 mn

Synopsis
Quand les enfants ne donnent plus de nouvelles, il est bon d’avoir un ami. Pour se rendre à la piscine. Déjeuner à la brasserie. Traverser avec une certaine quiétude les écrasantes journées d’été. Mais quand l’ami lui-même fini par faire défaut, l’existence devient périlleuse. D’autant plus périlleuse qu’on vieillit, qu’on est fragile et seul, et qu’on habite à Paris... sous les toits. Mais le coeur bat toujours. En attendant le jour où la force viendra à manquer, ou l'on choisira de ne plus ouvrir sa porte, on peut encore croire aux rencontres, et à l'amour.
<http://www.commeaucinema.com/film/les-toits-de-paris,70497>

S 'inspirant de personnes âgées et démunies survivant dans une misérable soupente sous les toits de Paris, un conteur Kurde, Hiner Saleem, fait un constat poétique mais aussi acerbe de notre univers actuel... (André Ruellan)

Immeuble parisien. Dernier étage. Trois lumières éclairent faiblement l'intérieur de chambres de bonne. Dans l'une d'elle, un couple : lui, à fleur de peau, elle, fragile et lumineuse. Dans une autre Amar et Marcel, de vieux personnages pour qui chaque semaine obéit à un rituel imperturbable : le lundi ils vont se laver à la piscine municipale, puis se réconforter dans un bistrot du coin, histoire de passer le temps. On se doute bien déjà que tout cela dure depuis une "éternité" mais on en redemande. On veut voir à nouveau les curieuses habitudes de ces personnages, entre vétusté et hargne de vivre.

Puis soudain tout change : Amar, la compagne de Marcel, veut aller mourir dans son pays natal. L'homme reste seul. Il a mal aux articulations, se demande s'il aura bientôt la force de monter les six étages qu'il "galopait" autrefois comme un jeune homme. On sonne à la porte, une jeune fille déboule en larmes, épuisée. Alors le vieil homme, aux allures de sage, la réconforte et s'interroge. "La mort, pense-t-il, va venir me saisir, mais il faut attendre. De toute façon, la mort, on ne la sent pas venir. On ne la sent pas tout court. Un peu comme la solitude."

Peu à peu, un silence s'installe, la démarche devient hésitante, on devine des absences. Tout est en apparence tranquille, distant. De l'été caniculeux à l'hiver glacial se dessine le portrait poétique de l'humanité d'un homme. Et ainsi, lentement, sans mots dire, Hiner Saleem réussit là un coup de maître, déplaçant sa caméra au millimètre et avec respect pour ses protagonistes comme on manie un pinceau, sous les yeux magnifiques d'un Michel Piccoli en état de grâce.
Anne Bernex <http://www.nord-cinema.com/fiches/noscritiques2293.html >

Date de création:-1-11-30 | Date de modification:-1-11-30