L'Encyclopédie sur la mort


Labé Louise


Labbé Louise Née à Lyon, Louise Labé (1524-1566) est une poétesse française, surnommée «La Belle Cordière». Fille d'un riche cordier, Louise Labé bénéficie d'une éducation moderne inspirée des idées italiennes. Elle apprend le latin, l'italien, l'espagnol, la musique. Excellente cavalière, elle s'est initiée aux métiers des armes et participe à des tournois. Elle crée l'un des premiers salons littéraires, fréquenté par Maurice Scève et Pelletier du Mans. En 1555, elle publie Débat de Folie et d'Amour en prose, trois élégies et vingt-quatre sonnets.

Elle est l'une des premières à revendiquer le droit des femmes à la création littéraire. Elle fut active dans le cercle des poètes de Lyon du temps de la Renaissance autour de Maurice Scève. Selon l'hypothèse de Mireille Huchon, Louise Labé n'aurait été une fiction littéraire (Louise Labé. Une créature de papier, Droz, 2006).

Parmi ses quelques pièces poétiques qui touchent au thème de la mort, le poème «Tant que mes yeux» est sans doute celui qui rend le mieux compte à la fois de son désir d'aimer et de jouir de la vie avec ses joies et se peines, d'une part, et de son désir de mourir, d'autre part, si l'amour et les jeux ne lui seront plus accessibles.

Tant que mes yeux

Tant que mes yeux pourront larmes épandre
À l'heur passé avec toi regretter:
Et qu'aux sanglots et soupirs résister
Pourra ma voix, et un peu faire entendre:

Tant que ma main pourra les cordes tendre
Du mignard Luth, pour tes grâces chanter:
Tant que l'esprit se voudra contenter
De ne vouloir rien fors que toi comprendre:

Je ne souhaite encore point mourir.
Mais quand mes yeux je sentirai tarir,
Ma voix cassée, et ma main impuissante,

Et mon esprit en ce mortel séjour
Ne pouvant plus montrer signe d'amante:
Prierai la mort noircir mon plus clair jour.

http://francite.net/education/page117.htm

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Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-03