L'Encyclopédie sur la mort


Hervey James

Hervey JamesJames Hervey (1714-1758), théologien et moralise anglais, est né à Hardingstone près de Northampton. Il subit l'influence du Reverend Wesley et de la secte naissante des Méthodistes d'Oxford sans y adhérer formellement. Son oeuvre la plus populaire Meditations and Contemplations (1746–1748) est constituée de six parties en deux volumes dont le premier contient «Meditations among the tombs (Méditations sur les tombeaux). Elle fut traduite de l'anglais par Pierre Le Tourneur et M. Peyron à Paris, chez Le Jay en 1771. Son autre ouvrage Theron et Aspasio en trois volumes (1755), composé de 17 dialogues et de 12 lettres, est le récit de la conversion progressive du cultivé Theron au christianisme réformé grâce à son ami Aspasio qui prend le temps de l'initier au message évangélique. Une édition de ses Oeuvres Complètes apparut en 1797.

Ci-dessous, la traduction du début de la première des Méditations sur les tombeaux par Marie-Geneviève-Charlotte Thiroux d'Arconville:

Je voyageais sans dessein et sans suite dans la Province de Cornouaille: le hasard me conduisit dans un village considérable de ce canton. Les habitants, occupés à leurs travaux, étaient répandus dans la Campagne; la sécurité gardait leurs maisons. Un mouvement de piété, ou peut-être même d’une simple curiosité, dirigea mes pas vers l’église. J’en trouvai les portes ouvertes, comme celles du Ciel où elles conduisent. J’adorai l’Eternel qui y réside; et bientôt une douce mélancolie vint s’emparer de mon âme. La Méditation, au regard fixe, à l’air pensif et recueilli, sembla se détacher de la voûte sacrée, et se reposer sur moi: c’était sans doute l’Ange même préposé à la garde de ce lieu redoutable. Il me fit et se rendit maître de mes pensées. Une volupté céleste se répandit dans tout mon être; et pendant plusieurs jours de suite, je vins la goûter dans ce temple, dont rien ne pouvait plus m’arracher. Cette église, déjà ancienne, s’élevait au milieu d’un large cimetière, éloignée du bruit et du tumulte des hommes. Les mains qui l’ont bâtie sont réduites en poussière depuis plusieurs siècles.

Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-16