L'Encyclopédie sur la mort


Boulouque Gilles

juge Giles et Clémence BoulouqueMagistrat en charge des dossiers des attentats commis à Paris entre les 7 décembre 1985 et 17 septembre 1986 (13 morts et 250 blessés), le juge Boulouque a été victime d’un battage médiatique lié à l’affaire Wahid Gordji. Employé à l’ambassade d’Iran en France, Gordji est soupçonné d’être impliqué dans lesdits attentats. Son refus de comparaître devant le juge et sa disparition soudaine mèneront à la rupture des relations diplomatiques entre la France et l’Iran. Mais au bout de quelques semaines, Gordji revient et accepte de se faire entendre par le juge.

À l’issue de son interrogatoire, il est libéré et reconduit en Iran alors qu’au même moment deux otages français sont libérés au Liban. Les médias* flairent une manœuvre politique de la part de la France en supposant que Gordji a servi de monnaie d’échange dans les négociations de libération et que le juge a été le jouet du gouvernement français dans les tractations diplomatiques. Lâché par les politiques, lynché par la presse, Boulouque est mis en examen pour violation du secret de l’instruction.

Durant les mois qui ont suivi son inculpation, il sombre dans la dépression* et le soir du 12 décembre 1990, de retour du restaurant où il avait dîné avec sa femme, il se tire une balle dans la tête. Sa fille Clémence, qui avait dix ans durant le procès et treize ans lorsque son père se suicide, fait le récit de son enfance, marquée par les menaces de mort et par la présence permanente du garde du corps, par la douleur de son père et par la détonation du revolver dans le silence de la nuit (C. Boulouque, La mort d’un silence, Paris, Gallimard, 2003). Un film a été réalisé sur cet épisode douloureux par William Karel, La fille du juge (2006) avec la participation de Clémence Boulouque.

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Gilles et Clémence Boulouque

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Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-18