L'Encyclopédie sur la mort


Bellone

Bellone est une figure de la mythologie romaine, déesse de la Guerre aux origines incertaines, identifiée avec la déesse grecque Ényo. Elle est considérée tantôt comme l'épouse, tantôt comme la sœur de Mars, mais elle incarne davantage les horreurs de la guerre que ses aspects héroïques.

La déesse Mâ, identifiée par les Romains à Bellone et adorée à Comana, en Cappadoce, où le grand prêtre, aux dires de Strabon, était le second personnage du pays après le roi" (Maurice Vieyra) 1

« La déesse guerrière Mâ-Bellone de Comana fit son entrée à Rome avec l'armée de Sulla [en 92 av. J.-C.]. Elle avait ses 'porte-lances (hastiferi) analogues aux corybantes de Cybèle. Comme les galles, ses fanatici tourbillonnaient frénétiquement au son des trompettes et des tambourins en se lacérant les chairs pour éclabousser de leur sang l'idole divine, ou le boire avidement. Qualifiée de pedisequa (suivante) de Cybèle, Mâ-Bellone entretenait d'étroites relations avec le culte métroaque [c'est-à-dire de Cybèle]. A Ostie, les sanctuaires des deux déesses anatoliennes étaient voisins" (Robert Turcan)2.


Bellone avait à Rome un temple dans lequel le Sénat donnait audience aux ambassadeurs. À la porte de ce temple était une petite colonne nommée la guerrière, à laquelle on jetait une lance toutes les fois qu'une guerre était déclarée. Mais son temple le plus fameux se trouvait à Comane (en), en Cappadoce : là, son culte était célébré par une multitude de ministres de tout âge et de tout sexe. Plus de six mille personnes étaient employées au service de ce temple.Indépendamment de ses fonctions auprès du dieu Mars, cette déesse au front d'airain, suivant l'expression d'Homère, a son char et son cortège particuliers, et procède d'elle-même à sa terrible mission. Armée à l'antique, le casque en tête, la lance à la main, montée sur son char qui renverse tout sur son passage, précédée de l'Épouvante et de la Mort, elle s'élance vers la bataille ou dans la mêlée : sa chevelure de serpents siffle autour de son visage enflammé, pendant que la Renommée vole autour d'elle, appelant au son de la trompette la Défaite et la Victoire.

Déesse de la Guerre chez les Romains mais Bellone est sans doute d'origine sabine (Néris), épouse ou sœur de Mars. Elle participait à ses côté à la bataille. On la représente comme la conductrice effrayante d'un char et tenant une torche ou une arme à la main.


Jusqu'à ce que l'amant de Bellone, ceint de la cuirasse,
eût fait front avec une force incomparable 

Shakespeare, Macbeth, p 55 GF bilingue

Surtout au métier de Bellone Mais il faut le faire à propos.

La Fontaine, Fables, Livre XII, 10 L'écrevisse et sa fille (v 29-30)

O vous ! que la gloire environne, Citoyens, illustres guerriers, Craignez, dans les champs de Bellone, Craignez de flétrir vos lauriers ! (bis) Aux noirs soupçons inaccessibles Envers vos chefs, vos généraux, Ne quittez jamais vos drapeaux, Et vous resterez invincibles.

 

IMAGE

Bellone, déesse romaine de la guerre - Bois sculpté peint par Hubac - Musée de la Marine, Toulon - Collection PC - FNCV

Rouget de Lisle, La Marseillaise XII ème et dernier couplet.

Notes

1 Histoire des religions, coll. "Pléiade", t. I, 1970, p. 302-303.
2 Histoire des religions, coll. "Pléiade", t. II, 1972, p. 46.

Sources

- « Bellone », Wikipedia, Dernière modification de cette page le 23 mars 2013 à 14:14.

- « Bellone », mythologica.fr/rome/bellone.htm

Date de création:2013-04-10 | Date de modification:2013-04-10