L'Encyclopédie sur la mort


Thanatologie en France

Michel Hanus

Dans son article «Études sur la mort du côté de la doyenne française» (1), Michel Hanus (2) trace l'histoire de la Société de Thanatologie. Il présente les objectifs et les idées maîtresses ainsi que les enjeux sociaux de l'association. Cette Société fut instituée en 1966 sous la loi des associations sans but lucratif et organisée en société savante composée d'un bon nombre d'universitaires. Le Conseil d'administration a pu compter très tôt sur la présence dynamique du sociologue Louis-Vincent Thomas (1921-1994) qui s'est consacré, pendant près d'un quart de siècle, aux activités scientifiques de l'association et à la direction du Bulletin de la Société de Thanatologie qui est devenue la revue Études sur la mort - Thanatologie.
Fondation et objectifs
«La thanatologie n'est pas une science de la mort, mais le regroupement de tous les savoirs philosophiques, théologiques et surtout scientifiques qui en parlent.
Plus exactement, elle s'intéresse à un triple objectif. "La mort", sa nature, ses causes et son origine, ses modalités. "Le mourir" et le mourant, le vécu de la mort pour les mourants et les leurs, le droit à la mort, s'il existe (euthanasie, suicide), les manières de bien mourir."L'après-mort", c'est-à-dire les techniques de gestion du cadavre (inhumation, crémation, manducation partielle, abandon, rituel...); les rites funéraires avec leur cortège de symboles; les actes de commémoration, les pratiques du deuil, enfin l'eschatologie: mort définitive, résurrection, réincarnation, ancestralité...»

Les congrès
«La Société de Thanatologie a tenu à peu près régulièrement un congrès par an. [...] Les congrès visent à faire le point des connaissances sur un sujet précis grâce au concert de plusieurs voix. Au cours de ces dernières années où leur audience s'est beaucoup éiendue, les ateliers et tables rondes ont été privilégiés. La relation des actes des congrès ont ainsi amené les différents numéros [ de la revue Études sur la mort ] à se centrer sur un thème.»

Le deuil
«Pendant quelques-unes des dernières années, les activités de la Société de Thanatologie se sont particulièrement centrées sur le deuil et ses différents aspects, aux différents âges, et cela est tout à fait perceptibles à la fois dans les numéros récents du bulletin [ou revue] et dans les thèmes des derniers congrès. [...] Cependant la Société de Thanatologie se devait rester fidèle à sa vocation généraliste et transdisciplinaire et de continuer de s'intéresser à tous les aspects de la mort et pas seulement au deuil aussi capital que soit ce sujet.»

Le retour de la mort
«Bien qu'il serait présomptueux de considérer le déni de la mort comme en recul, Louis-Vincent Thomas avant de mourir avait beaucoup parlé du "renouveau de la mort" qui, après réflexion, se révèle être bien davantage une reprise d'intérêt pour l'accompagnement des personnes en difficulté, en paticulier les endeuillés, qu'un véritable retour de la mort dans la vie sociale.»


Des ramifications
Nous sommes «portés par le courant d'intérêt actuel pour les thèmes thanatologiques, [,,,] par des liens plus serrés avec d'autres associations s'intéressant à la mort, en particulier celles des soins palliatifs, et par des contacts renouvelés avec les intervenants du même ordre dans le monde francophone. C'est le cas en particulier du Québec dont la revue Frontières est une des plus glorieuses et fructueuses illustrations, comme l'était également jusqu'à ces tout derniers temps [...] la formation de second cycle en études sur la mort de l'Université du Québec à Montréal.»
Date de création:-1-11-30 | Date de modification:-1-11-30