«"Maison* fermée" est, à n'en pas douter, l'une des grandes réussites de Garneau qui donne à l'ennui *ses lettres de noblesse, s'il est possible de s'exprimer ainsi. Ces poèmes aux vers qualifiés de "bien médiocres" dans une lettre à Le Moyne datée du 31 juillet 1934, l'auteur n'hésite pas à le rapprocher d'une impression de "rétrécissement" qu'il dit avoir maintenant surmontée» (F. Charron, La part incertaine, Montréal, Les herbes rouges, 2005, p. 67).
La maison fermée
(Extrait)
Je songe à la désolation de l'hiver
Aux longues journées de solitude
Dans la maison morte -
Car la maison meurt où rien n'est ouvert -
Dans la maison close, cernée de forêts
Forêts noires pleines
De vent dur
Dans la maison pressée de froid
Dans la désolation de l'hiver qui dure
Seul à conserver un petit feu dans le grand âtre
L'alimentant de branches sèches
Petit à petit
Que cela dure
Pour empêcher la mort totale du feu
Seul avec l'ennui qui ne peut plus sortir
Qu'on enferme avec soi
Et qui se propage dans la chambre
Comme la fumée d'un mauvais âtre
Qui tire mal vers en haut [. ]
(Extrait)
Je songe à la désolation de l'hiver
Aux longues journées de solitude
Dans la maison morte -
Car la maison meurt où rien n'est ouvert -
Dans la maison close, cernée de forêts
Forêts noires pleines
De vent dur
Dans la maison pressée de froid
Dans la désolation de l'hiver qui dure
Seul à conserver un petit feu dans le grand âtre
L'alimentant de branches sèches
Petit à petit
Que cela dure
Pour empêcher la mort totale du feu
Seul avec l'ennui qui ne peut plus sortir
Qu'on enferme avec soi
Et qui se propage dans la chambre
Comme la fumée d'un mauvais âtre
Qui tire mal vers en haut [. ]