L’Art dédramatique de Tim Burton ou la Cantate de l’Air de rien
Tim Burton (cliquez ici pour accéder à son dossier biographique)
L’air de rien, Tim Burton est un cinéaste d’exception : tel un Günther Von Hungens du Septième Art, il a osé mettre
Fondée en Grèce par Eschyle et Sophocle, refondée en Angleterre par des auteurs tels que Jonson, Marlowe ou Shakespeare,
Batman
On a dit de
Tragique à de multiples égards, ce dernier film met en relief un autre aspect du lien de filiation qui unit le cinéma de Tim Burton aux classiques des théâtres Grec et Elisabéthain : ses protagonistes sont issus, pour une large part, de la classe dominante[4]. Les principaux acteurs du drame qui se joue dans la province reculée de Sleepy Hollow descendent ainsi d’une lignée de riches notables (les Van Tassel). Dans Les noces funèbres, ce sont des aristocrates (les Everglot) et de grands bourgeois (les Von Dort) qui sont au centre de l’intrigue. Dans Sweeney Todd, l’action s’articule autour d’un magistrat nommé Turpin. Dans Mars attacks ! , le premier rôle revient au premier des Américains : le Président des Etats-Unis.
Beetlejuice
Comme dans les tragédies, ces différents personnages sont en proie à des passions qui annihilent leur libre-arbitre. Jouets d’un destin qui les dépasse, ils sont soumis à une fatalité du pire. Dans Les noces funèbres, Lord Barkis paie par exemple de sa vie sa perversité incoercible. Dans Sleepy Hollow, Balthus, le chef de la famille Van Tassel, est perdu par son goût du lucre. Sa femme, une ensorceleuse sans foi ni loi, finit en Enfer pour n’avoir songé, toute sa vie, qu’à donner la mort à ses ennemis d’enfance. La soif de vengeance est précisément la cause de la déchéance de Sweeney Todd. Non seulement cette obsession fait du barbier de Fleet Street un assassin sans scrupules mais en plus, elle le pousse à tuer, par une affreuse ironie du sort, celle au nom de laquelle il s’était mué en ange exterminateur : Lucy, sa chère et tendre épouse, que des années de chagrin et de dénuement avaient rendue méconnaissable…
Le spectacle de ces abjections suscite mécaniquement la terreur. Partagé entre le noir de la rancœur et le rouge du sang, Sweeney Todd est l’expression la plus aboutie de ce phénomène tragique par excellence. Bien qu’ils soient moins sombres que cet opéra à la violence paroxystique, les autres films de Tim Burton diffusent, eux aussi, une constante sensation de peur dans l’esprit du Spectateur. Comment ne pas frémir devant la sorcière éborgnée et les forêts hantées de Big Fish ? De même, comment rester impassible devant les sinistres exploits du Cavalier sans tête ? En général, ces frissons habilement engendrés par le scénario sont renforcés par l’esthétique de la réalisation. Chez Burton, en effet, les personnages et leur cadre de vie ont fréquemment une allure inquiétante. Ainsi, Willy Wonka, le maître confiseur de Charlie et la chocolaterie (Charlie and the chocolate factory), Ichabod Crane, l’inspecteur de Sleepy Hollow, les protagonistes des Noces funèbres, Edward Scissorhands ou encore, Sweeney Todd, ont tous le teint cadavérique de vampires ou de morts-vivants. Leur environnement est à l’image de leur faciès : ténébreux et mortifère, il inspire plus volontiers l’angoisse que le réconfort. A ce propos, on remarquera que les films qui semblent prioritairement destinés au jeune Public n’échappent nullement à cette tendance lourde. Par exemple, Batman et Batman returns ont lieu dans une ville (Gotham City) dont l’architecture totalitaire n’est pas sans rappeler l’effrayante Métropolis de Fritz Lang. L’étrange Noël de Monsieur Jack se passe, pour sa part, dans les plaines lugubres du pays des Morts. Dans Les noces funèbres, les Vivants évoluent dans un monde qui oscille entre le gris et le noir. Même l’ « innocent » Charlie et la chocolaterie est soumis à cette « loi de la gravité universelle ». Sensiblement plus austère que le long-métrage dont il est le remake[5], il se déroule dans une usine qui, bien qu’elle soit dédiée à la fabrication des bonbons, n’en est pas moins montrée comme une sorte de Moloch prêt à dévorer tous ceux qui aurait l’imprudence de l’approcher[6].
Edward aux mains d'argent (Edward Scissorhands)
On sait de
Mais comme dit le poète, « un seul être vous manque et tout est dépeuplé ».
Vincent Price
L’air de rien, Tim Burton semble donc avoir suivi avec déférence et humilité l’enseignement des plus grands tragédiens. L’air de rien, l’impertinent s’est pourtant ingénié à renverser les codes édictés par ses glorieux pairs avec la hardiesse, l’irrévérence et le talent qui n’appartiennent qu’aux créateurs véritables. Cette entreprise de subversion, à la fois discrète et audacieuse, constitue le socle de son Art dédramatique. Rabaissement de toute forme de transcendance, désamorçage en règle de toutes les situations de crise, elle consiste à puiser aux sources du plus pur iconoclasme pour éteindre en sous-main tous les feux de
Les idoles classiques sont les premières victimes de ce mouvement de révolte qui prend bien soin de ne jamais dire ouvertement son nom. Méthodiquement mises au rebut, elles ont été remplacées par des antihéros, dont le profil contraste puissamment avec l’imagerie traditionnelle des dieux du Théâtre et du Cinéma. Qui est le vainqueur des méchants extraterrestres de Mars attacks ? Une grand-mère sénile, armée de vieux disques en vinyle qui diffusent les mélopées « redoutables » d’un crooner oublié de tous. Qui est en haut de l’affiche, dans Ed Wood ? Un réalisateur dont la médiocrité donne une faible idée de l’infini. Qui est le futur propriétaire des chocolateries Wonka ? Charlie, un enfant désargenté. Qui est Edward Bloom, le « rêveur américain » de Big Fish ? Un simple commis voyageur. Qui est le fin limier dont dépend le salut de Sleepy Hollow ? Ichabod Crane, un détective que sa hiérarchie a éloigné de New York en raison de son approche clownesque de
Mars attacks !
Ce crépuscule des idoles est propre à choquer l’âme sensible des puristes. Le plus valeureux soldat de cette légion des offusqués fut assurément Friedrich Nietzsche. En son temps, l’illustre philosophe pourfendait déjà de sa plume assassine ceux qui, à l’instar d’Euripide, avaient meurtri
Le corollaire de ce procédé narratif qui associe sans cesse la réjouissance à l’affliction est la décrédibilisation systématique de l’horreur. Pour jouer ce morceau crucial de sa partition déstabilisatrice, Tim Burton utilise quatre instruments. Le premier est
Sleepy Hollow
Imprégnée de poésie, l’animation est le deuxième levier que Tim Burton a coutume d’actionner pour atténuer l’effroi que tend à susciter son glacial univers. Que ce soit dans L’étrange Noël de Monsieur Jack, dont il fut le maître d’œuvre, ou dans Les noces funèbres, qu’il réalisa lui-même, il a mis à profit la naïveté intrinsèque de ce genre imprégné de la pureté de l’enfance pour effacer, avec une lucidité teintée d’empathie, les touches les plus désespérantes de ses sinistres peintures de la condition humaine.
Cette volonté imputrescible de trouver un point d’équilibre entre la corruption de l’Etre et l’intégrité du Paraître explique aisément que Burton se soit essayé à la comédie musicale. Outre les mœurs, la musique adoucit en effet
Big Fish
Mais s’il est un élément qui, dans l’œuvre de Tim Burton, ôte son crédit à l’horreur, c’est indubitablement le décor. Quand ce dernier ne s’inspire pas du gothique des contes enfantins[8], il fait sienne la candeur à la fois drôle, touchante et consternante des vieux films de série Z. Ed Wood fut l’empereur de ce cinéma désarmant, dans lequel le carton-pâte régnait sans partage. L’homme et ses chefs d’œuvre de pacotille étaient pathétiques à plus d’un titre. Mais que nul ne s’y trompe : si Burton lui a consacré une biographie, illuminée par le talent solaire de Johnny Depp, ce n’était pas tant pour railler les travers d’un médiocre que pour faire allégeance à un maître. Mars attacks ! porte l’empreinte indélébile de cette adoration. Pastiche de Plan 9 from outer space, le film élève ainsi au rang de manifeste ce qui fut pourtant considéré comme le principal défaut du cinéaste le plus méprisé de son époque : vider
Notons qu’Ed Wood n’est pas la seule référence de cette esthétique du toc, qui tend à substituer les sourires de l’attendrissement aux frissons de l’épouvante. La compagnie Hammer[9] fut, elle aussi, une importante source d’inspiration pour Tim Burton. En bon disciple, ce dernier s’est d’ailleurs attaché les services de deux stars de ce studio éminemment ringard pour les uns, mythique pour les autres : Vincent Price et Christopher Lee. Acteur fétiche de Kurt Neumann[10] et de Roger Corman[11], le premier s’est vu confier le rôle du père énigmatique d’Edward Scissorhands[12]. Immortel interprète de Dracula, le second est apparu dans Charlie et la chocolaterie, Sleepy Hollow et Les noces funèbres. Les prestations de ces comédiens atypiques n’ont jamais excédé quelques minutes. Elles ne sauraient pourtant être tenues pour anecdotiques, car l’air de rien, elles ont placé Tim Burton dans la continuité de metteurs en scène qui, à défaut d’avoir été brillants, ont tous détourné les codes de
Les Noces Funèbres (Corpse Bride)
Cette filiation intellectuelle et affective avec les thuriféraires de l’horreur dérisoire s’est accompagnée d’un ultime outrage à l’orthodoxie académique. Ainsi, au mépris de l’un des premiers commandements du Décalogue Shakespearien, Burton s’est converti à la religion du « Happy ending ». En l’espèce, le choix du réalisateur n’a aucun lien avec les visées purement commerciales des marchands du Temple hollywoodien. Il a essentiellement une portée théorique : la fin de l’histoire se doit d’être heureuse, d’une manière ou d’une autre, pour satisfaire aux exigences fondamentales de l’Art dédramatique. Cet impératif formel explique qu’à l’opposé des héros tragiques, voués au pire par les vicissitudes d’une fatalité implacable, les antihéros Burtoniens aient accès au meilleur. Par exemple, Ichabod Crane finit par triompher du Cavalier responsable des tueries infernales de Sleepy Hollow. Dans Beetlejuice, les Vivants et les Morts surmontent leurs différends et apprennent à cohabiter sereinement. Pour sa part, le boxeur déclassé de Mars attacks ! vient à bout du « péril vert » et se voit offrir la chance de retourner vivre auprès des siens, dans la paix et l’harmonie retrouvées. Enfin, Willy Wonka, l’industriel asocial de Charlie et la chocolaterie, parvient à trouver la rédemption en s’ouvrant à l’altérité.
Plus radical qu’on ne l’imagine, Tim Burton va encore plus loin, dans sa remise en cause de l’Art établi. Sa vision de
Charlie et la chocolaterie (Charlie and the chocolate factory)
Voir en Tim Burton un rival des plus éminents poètes de l’Histoire serait bien sûr exagéré : malgré tout son talent, l’ancien collaborateur des studios Disney n’est ni Sophocle, ni Shakespeare. Toutefois, il s’est indéniablement – et brillamment – employé à dédramatiser
Sweeney Todd
Cette charge aussi virulente qu’hilarante trouve son prolongement naturel dans une critique douce-amère du système capitaliste de type Anglo-Saxon. Là encore, Tim Burton évite la confrontation directe avec l’adversaire : il fait tomber le mythe de la prospérité Américaine l’air de rien, à l’aide de films qui, en apparence, restent sagement cantonnés dans le domaine du divertissement. Charlie et la chocolaterie est une éclatante illustration de cet Art dédramatique, qui enveloppe la subversion dans le voile délicieusement trompeur du consensus. Que raconte cette fable imprégnée des saveurs acidulées de l’enfance ? La bonne fortune d’un jeune garçon pauvre comme Job qui, après avoir gagné un concours, se voit offrir la chance extraordinaire de diriger la plus grande confiserie du monde. Exposée de la sorte, l’histoire paraît dénuée d’enjeux majeurs. Quiconque l’étudiera de plus près remarquera cependant qu’elle comporte au moins deux éléments troublants. D’une part, l’ascension sociale de Charlie n’est pas due au travail mais à une loterie[18], ce qui sous-entend que la chance s’est substituée à l’un des principes fondateurs de l’Amérique : la promotion au mérite. D’autre part, l’itinéraire professionnel de Willy Wonka, le bienfaiteur de l’enfant déshérité, n’est pas aussi brillant qu’il le paraît. Inventeur hors paire, l’individu est certes devenu le leader mondial de la sucrerie ; toutefois, force est de constater que sa fulgurante réussite, pareille aux plus fascinantes « success stories » Américaines, s’est réalisée aux dépens de la communauté et non, à son profit. Qu’a fait l’habile investisseur pour atteindre les sommets ? Il s’est progressivement séparé de tout son personnel et l’a remplacé par des machines. Ainsi, en ne cherchant qu’à accroître son pouvoir et ses richesses, l’industriel misanthrope a façonné une Société tristement absurde où les hommes, privés d’emploi et donc, de ressources, se retrouvent tous égaux dans la misère[19]. Ce scénario, inspiré d’un texte de Roald Dahl, fleure bon la naïveté des contes d’autrefois. Croire qu’il est intellectuellement négligeable serait pourtant une erreur car l’air de rien, il reprend, tout en les adaptant aux exigences du cinéma grand public, les principaux axes de l’Histoire hypothétique de Jean-Jacques Rousseau. Mieux : en réactualisant le cycle de l’appropriation illégitime, que le philosophe Genevois décrivit, en 1755, dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, il dénonce avec une force insoupçonnée les dérives structurelles d’un modèle économique qui tend naturellement vers l’injustice.
La critique est toutefois plus violente encore dans le saisissant Sweeney Todd. Outre la chronique musicale d’une vengeance annoncée, le film est en effet un conte, dont la morale entend condamner l’immoralité d’un système. Qui est le héros de cette fable, dont la vertigineuse morbidité voisine avec une gracieuse poésie ? Un artisan. Où vit-il ? A Londres, dans la ville qui fut, au XIXè siècle, le berceau du capitalisme mondialisé[20]. Que fait-il ? Pour amener
Bien que leur brutalité soit contestable, ces propos ont le mérite de démontrer que leur auteur, loin d’être le cinéaste talentueux mais purement commercial que décrivent certains media, est un dédramaturge de premier ordre qui n’hésite pas à user de son Art pour mettre à mal les illusions politiques, économiques et sociales de son pays. Cette grande œuvre de démythification, Burton l’achève en s’attaquant aux mille et un mirages de l’American Way of Life. La première de ces duperies véhiculées par la classe politique,
Ed Wood
Dégradé par une incurable irrationalité, le mythique mode de vie Américain serait par ailleurs une véritable machine à fabriquer des monstres. Les jeunes gagnants du loto organisé par Willy Wonka, dans Charlie et la chocolaterie, en sont la triste et provocante illustration. Ainsi, le premier est une sorte de Barbie ultra volontariste, que seule la réussite sociale semble intéresser. Le deuxième est un sale garnement, obsédé par la télévision et par les jeux vidéo. Le troisième est une fille de riche, qui multiplie les impairs en additionnant les caprices. Le quatrième et dernier est un enfant obèse, dont l’effarante goinfrerie soulève le cœur.
Tim Burton présente ces odieuses créatures, dignes des Freaks de Tod Browning, comme les avortons d’un système social qui s’est détourné de ses valeurs fondatrices. Edward Scissorhands est le plus poignant symbole de ce reniement. Lui qui pensait prendre un nouveau départ sur la terre de la seconde chance est en effet privé du droit de réussir par un banquier, trop réactionnaire pour financer les projets audacieux. Lui qui espérait vivre dans la tolérance se voit mis à l’index par une bigote hystérique, qui perçoit sa différence comme le signe d’un lignage diabolique. Lui qui croyait avoir accès au bonheur est obligé, par une communauté viscéralement conformiste, d’abandonner sa bien-aimée et de retrouver la désespérante solitude de son manoir natal…
Ce portrait a des relents de vitriol qui, théoriquement, auraient du empêcher Tim Burton d’être en odeur de sainteté dans son pays. Mais telle est précisément la force de ce cinéaste inclassable, qui se joue des anathèmes en jonglant, comme nul autre, avec les paradoxes et les contraires : son Art dédramatique est ainsi fait qu’il lui donne toute latitude pour brocarder les faiblesses de ses contemporains. Preuve de cette confondante liberté, rien, pas même l’intouchable Hollywood, n’échappe au fil de sa lame faussement mouchetée. Où se situe donc la véritable horreur, dans Ed Wood ? En définitive, elle ne réside pas tant dans le réalisateur maudit et dans son ténébreux entourage que dans un système de production inhumain, qui condamne les candides au pire après leur avoir fait miroiter le meilleur. Le lent naufrage du malheureux Wood le laisse entendre. La fin du grand Lugosi, qui meurt comme un indigent après avoir été chassé d’un centre de désintoxication qu’il n’avait plus les moyens de payer, le certifie cruellement. L’Amérique a cessé d’être une Nation d’avenir, semble nous murmurer Burton. Quant à son fameux Rêve, poursuit-il à demi-mot, il est à l’image d’Edward Bloom, le fabuleux fabuliste de Big Fish : condamné à s’éteindre, il appartiendra bientôt, corps et âme, à un passé radieux mais révolu. Comme toujours, la chanson a des paroles empreintes de gravité. Comme toujours, elle est chantée avec un sourire enfantin. C’est un refrain désormais bien connu : tout, chez Tim Burton, est dans l’Art de dédramatiser les tragédies de
[1] Le troublant événement s’est déroulé en 2006. Il a inspiré une autre exposition, baptisée « Our body » (« A corps ouvert »). Ce spectacle étonnamment « vivant », animé par des cadavres qui font du vélo, jouent aux cartes ou s’adonnent aux plaisirs du football, a fait le tour du monde. Il a été rendu possible par un procédé de conservation connu sous le nom d’ « imprégnation polymérique ». A bien des égards, son style à la fois violent, humoristique et décalé rappelle celui de Tim Burton.
[2] Bien qu’il ait été réalisé par Henry Selick, ce film, dont le héros est un squelette mélancolique, a été produit et largement influencé par Tim Burton.
[3] On observera d’ailleurs avec intérêt que dans le texte original de Washington Irving, le Cavalier sans tête est une supercherie et non, une réalité. En tant qu’adepte du fantastique et de façon plus générale, en tant qu’héritier de
[4] Concédons toutefois qu’à la différence des héros tragiques, dont les mésaventures s’enracinent dans l’Histoire, les personnages de Tim Burton sont toujours fictifs.
[5] Ce film fut réalisé par Mel Stuart, en 1971. Willy Wonka était incarné non pas par Johnny Depp, mais par Gene Wilder.
[6] Dans le prolongement de ce constat esthétique, on notera par ailleurs que Tim Burton a proposé une adaptation de La planète des singes infiniment plus noire que ne l’était la version de Franklin Schaffner, en 1968.
[7] Comble du décalage, le film montre aussi les efforts désespérés d’un couple de fantômes qui, ne sachant plus comment se réapproprier leur ancienne maison, en sont réduits à faire danser le Calypso et chanter du Harry Belafonte aux nouveaux propriétaires. Ces « maléfices », hélas, seront impuissants à faire fuir les gêneurs…
[8] Voir Edward Scissorhands, Big Fish, Sweeney Todd et plus encore, Sleepy Hollow.
[9] Société de production Britannique qui, dans les années 1950-1960, gratifia le Public de nombreux films fantastiques où se mêlaient, avec une pittoresque ambiguïté, la gravité du fond et la naïveté de la forme.
[10] Voir notamment La mouche noire (1958).
[11] Voir, entre autres, La chute de la maison Usher (1960), adaptation d’une œuvre d’Edgar Allan Poe, ainsi que les films autoparodiques de la série des Docteur Phibes.
[12] En 1982, Tim Burton lui avait également dédié son premier court-métrage, un film d’animation intitulé Vincent.
[13] Inversement, les Morts pénètrent sans aucune difficulté dans l’univers des Vivants.
[14] Mouvement progressiste qui, à partir des années 1960-
[15] La même logique est à l’œuvre dans Beetlejuice. En effet, l’inframonde dans lequel l’histoire se déroule est vierge de toute présence divine ou diabolique. Là encore, il s’agit d’une façon détournée mais efficace de démythifier la religion majoritaire aux Etats-Unis.
[16] Sarah Jessica Parker.
[17] Ce rôle est également tenu par Jack Nicholson, comme si Tim Burton avait voulu faire du politicien et du businessman les deux faces d’un seul et même monstre.
[18] Loterie qui consistait, en l’occurrence, à trouver un ticket d’or dans une tablette de chocolat vendue, avec des millions d’autres, dans tous les commerces de
[19] Tous sauf un, qui monopolise le Capital et le Travail.
[20] Notons par ailleurs que la capitale Britannique est présentée comme une cité de cauchemar, où règnent la pénurie, la pauvreté, l’inégalité sociale et la rapacité.
[21] La notoriété de ce stratège Prussien (1780-1831) dépassa le cercle restreint des théoriciens militaires grâce à une formule restée célèbre : «
[22] Courant de pensée anti-Darwiniste qui soutient, sur la foi de
[23] A ce propos, rappelons que le jeune policier doit sa vocation de missionnaire de